BANQUE CENTRALE - Une liasse de challenges attend Aivo Andrianarivelo


Au pas de charge. Une fois sa nomination validée au Conseil des ministres de mercredi, Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, a procédé à la passation de service avec son prédécesseur Henri Rabarijohn. Il prendra, d’une manière officielle ses fonctions, après sa prestation de serment. Pour cet ancien de la maison et ex-administrateur du Fonds monétaire international, FMI, plusieurs missions l’attendent. Ne serait-ce que la stabilité monétaire. Au moment même où l’ariary continue de se déprécier face au dollar et devant l’euro. Vendredi, la monnaie européenne a culminé à 4798 ariary avant de clôturer à 4710 au Marché interbancaire de devises, MID. Des indices relatifs et indicatifs car, en réalité, vendeurs et acheteurs de devises trouvent un terrain d’entente plus avantageux. Alors que le dollar valait 4482 ariary. Pour beaucoup, ces chutes à répétition de l’ariary sur l’échelle des valeurs du MID, sont à la fois à l’origine de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages que l’envolée inflationniste. Autour des 9% pour l’année écoulée selon les estimations les plus objectives. Le Comité monétaire de la Banque centrale, pour endiguer ces dérives inflationnistes, a eu, à plusieurs fois, recours aux modifications du système du corridor des taux d’intérêt et des réserves obligatoires. La dernière décision dans ce sens a été prise le 18 octobre. Aivo Andrianarivelo devra aussi se pencher sur la purification de la réserve de l’or. Une tonne et quelques poussières, dans une entreprise suisse pour qu’elle se transforme en or monétaire. Même si cette quantité évoquée n’est qu’une infime partie du potentiel. Si l’on se réfère aux dernières révélations de la Cour des Comptes sur le marché du métal jaune. Enfin, deux chantiers ont été ouverts par la Banque centrale. La mise en place d’un Marché des capitaux, un classique dans les pays émergents. Qui ont emboité le pas des grandes puissances économiques. De nombreux pays africains ont pu l’instaurer, Madagascar, avec l’appui de la Société financière internationale, une des branches de la Banque mondiale, a l’ambition de concrétiser ce qui a toujours été considéré comme une vue de l’esprit. En outre, la Banque centrale a lancé aussi la possible mise en place de l’e-ariary. Une monnaie virtuelle en vogue aujourd’hui. Dans le concret, Aivo Andrianarivelo devra incarner une certaine assurance après les diverses secousses de ces derniers jours. En l’occurrence la persistance des rumeurs de la faillite de l’État et l’activation de la planche à billets. Il serait alors une sorte de « fonds de garantie », un signal fort envoyé au milieu économique et financier. Du côté des bailleurs de fonds, il a déjà le profil de l’emploi. Il est adoubé. À lui de prouver ses aptitudes à s’adapter aux circonstances du moment. Pour l’année du cinquantenaire de la Banque centrale, il n’a pas le droit de décevoir ses interlocuteurs. Aussi bien nationaux qu’étrangers.
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