TRANSPORT AÉRIEN - Madagascar Airlines se donne un nouveau souffle


Madagascar compte revenir sur le devant de la scène du transport aérien régional avec l’Embraer A90 E2. Une cérémonie qui s’est tenue, hier, à Iavoloha marque, pour le grand public, le décollage de Madagascar Airlines. En faire un phénix de l’aviation aérienne. C’est en ces mots que Thierry De Bailleul, nouveau directeur général de Madagascar Airlines, résume sa mission. Redresser la compagnie aérienne nationale et la replacer sous les projecteurs du transport aérien régional, dans un premier temps, sont ses principaux défis. Le nouveau directeur général de Madagascar Airlines a été présenté officiellement, hier, par Rinah Rakotomanga, présidente du conseil d’administration (PCA), de la compagnie, durant une cérémonie au palais d’État d’Iavoloha. Un événement pour la signature d’un contrat de partenariat tripartite entre l’État malgache, l’entreprise aéronautique Embraer et l’entreprise Azorra. Elle porte sur une location longue durée d’un Embraer 190 E2. Un nouvel appareil qui débarque en mars prochain. Deux autres sont attendus en 2024. “Cette cérémonie symbolise et témoigne de notre engagement et de notre volonté de relancer notre compagnie nationale”, note Andry Rajoelina, président de la République. Redonner des ailes à la compagnie aérienne nationale est “un défi personnel”, que s’est lancé le chef de l’État. Un défi qu’il a réitéré durant le forum national des investissements, en octobre. Comme indiqué par Rinah Rakotomanga, la signature du contrat d’hier est l’aboutissement des efforts de redressement déployés depuis le début du mandat présidentiel. Le Président indique que Air Madagascar s’est retrou­vée en défaut à cause d’une mauvaise gestion. Elle a croulé sous des dettes allant de 110 millions à 120 millions de dollars, affirme-t-il. Un changement de stratégie pour mettre un terme aux activités à perte s’est imposé, à l’entendre. Il y a eu l’étape de la mise sous redressement judiciaire donc. Après quoi Air Mada­gascar et Tsaradia ont été jointes pour donner Madagascar Airlines. La nomination du nouveau directeur général et l’acquisition du nouvel appareil devraient donc permettre à la compagnie aérienne nationale de renaître de ses cendres et reprendre son envol tel un phénix. Avec une capacité de quatre vingt-seize places, l’Embraer 190 E2 fera la liaison des lignes intérieures que sont Antananarivo - Nosy Be, Antananarivo - Antsira­nana et Antananarivo - Tolagnaro en moins d’une heure, selon les explications. Le débat est clos Le nouvel appareil attendu l’année prochaine effectuera également des vols régionaux pour joindre Maurice, Comores, ou l’Éthiopie. L’Embraer desservira également la ligne Toliara - Johan­nesburg. La liaison aérienne entre Madagascar et l’Afrique du Sud serait en effet en passe d’être rouverte selon les explications d’hier. La destination Dubaï est également dans les plans de vol de l’Embraer 190 E2. L’appareil fait, visiblement, l’unanimité. “Je suis persuadé qu’il fera l’affaire”, assure Rolland Ranjatoelina, ministre des Transports et de la météorologie, en tablant que cet avion permet d'augmenter le nombre de vols. Une formule qui serait la plus rentable explique-t-il. La cérémonie d’hier a, également, été l’occasion de clôturer les disputes autour de l'appellation Madagascar Airlines ou Air Madagascar. “C’est vrai que j’ai beaucoup de peine à penser que Air Madagascar est en train de disparaître, mais c’est ça l’avenir. Il faut croire en l’avenir et aujourd’hui, je crois en l’avenir”, lance le membre du gouvernement en conclusion de son discours. Il s’est visiblement résigné à l’idée. Le fait qu’il n’a pas mentionné la PCA de la compagnie dans les mentions protocolaires de son allocution indique, toutefois, qu’il y a toujours un malaise entre les deux personnalités. Rinah Rakotomanga quant à elle se veut rassurante en soutenant que “Air Madagascar n’est pas perdue”. Selon ses explications, Air Madagascar deviendra un holding qui regroupera trois entités dont Madagascar Airlines. C’est le président de la République, lui-même, par ailleurs, qui a mis un terme aux débats en déclarant, “(...) quand on parle de Madagascar Airlines, on ne peut enlever Madagascar. (...) Concentrons-nous sur ce qui nous rassemble et éloignons-nous de ce qui nous divise. Il s’agit de notre compagnie nationale”. Le chef de l’État a aussi appelé tous les acteurs du secteur aérien à travailler ensemble et à mettre un terme aux querelles intestines. “Il ne faut qu’on s’enlise dans des tensions internes. Nous avons besoin de cohésion, de travailler ensemble. Alors tous ceux qui veulent le bien de la compagnie, vous montez dans l’avion. Ceux qui ne le veulent pas, descendez”, soutient-il.
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