Industrie du kidnapping - Huit incarcérations à Toamasina


Arrêté tour à tour par la gendarmerie pour le rapt de l’opérateur économique Kamis Arman, huit suspects ont été jetés en prison. Parmi eux figure le présumé cerveau, un politicien influent. Du grain à moudre. Traduits devant le parquet près du tribunal de première instance de Toamasina hier, huit suspects, dont deux femmes, ont été placés en détention préventive à la maison centrale d’Ambala-tavoahangy au terme de leur instruction. Les prévenus sont inculpés pour le rapt de Kamis Arman, un opérateur économique d’origine indienne, propriétaire de l’entreprise de transport Transfy. Parmi les suspects incarcérés figure une personne de l’entourage d’une ministre en exercice, proche d’un ayant voix au chapitre auprès de la présidence sous le régime Rajaonari-mampianina et actuellement collaborateur d’un candidat à la magistrature suprême. Ce prétendu cerveau a été arrêté à Antsirabe, mardi, après qu’une investigation menée par le groupement de la gendarmerie nationale de la région Antsinanana a fait ses preuves. Une première arrestation a été effectuée le 26 novembre lorsque la gendarmerie est entrée dans le repaire des ravisseurs. La personne en charge de surveiller et nourrir le captif s’est fait arrêter et un Kalachnikov avec quatre boîtes chargeurs ont été découverts. La gendarmerie a ensuite réussi à remonter de fil en aiguille jusqu’aux propriétaires de la villa, dont un chef de famille et son fils. En allant plus en profondeur dans les investigations, les enquêteurs ont appréhendé le propriétaire d’une moto sur laquelle a été transbordé le captif lors de l’enlèvement. Récidive Un autre suspect s’est ensuite fait prendre à Antananarivo. En creusant d’autres pistes et après avoir rassemblé des éléments du puzzle, la gendarmerie a démasqué deux femmes qui ont joué le rôle d’intermédiaires lors de la cession de la villa aux kidnappeurs, et où ces derniers ont séquestré l’otage. Le politicien, soupçonné de tirer les ficelles dans ce rapt contre rançon a été, en revanche le dernier à se faire arrêter. Celui-ci a déjà été traduit devant le tribunal en 2016 pour une affaire de kidnapping. Kamis Arman est tombé dans les griffes des ravisseurs à Ampasimazava Toamasina dans l’après-midi du jeudi 22 novembre, aux alentours de 15 heures. Les malfaiteurs sont arrivés dans l’épave roulante d’une Peugeot 309. Armés de Kalachnikov et opérant à visage découvert, ils étaient quatre à bord. L’opérateur économique a été enlevé dans son bureau, sous les yeux impuissants de ses employés. L’escouade armée a sommé toutes les personnes qui s’y trouvaient de se mettre à genoux lorsqu’elle a fait irruption dans les locaux de l’entreprise. Ils ont abandonné leur tonitruante Peugeot 309 pour jeter l’opérateur économique dans son propre véhicule, une Volkswagen Touareg après lui avoir bandé les yeux. En arrivant au croisement de Tsarakofafa, le gang a transbordé la victime sur une deux roues, d’où il a roulé en triple montée jusqu’à la villa avec deux autres membres de la bande. Les quatre auteurs de l’enlèvement se sont, pour leur part, évanouis dans la nature en empruntant un tout-terrain pick-up de couleur blanche qui les attendait au point de ralliement.  
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