Assemblée des Villes de l'Océan Indien - L'Exécutif « boude » la cérémonie d'ouverture


Snobée   L'assemblée extraordinaire de l'Association des villes et des collectivités de l'océan Indien (AVCOI), a été ouverte, officiellement, hier, à l'hôtel Colbert, Antaninarenina. Une cérémonie où l'absence de représentant du pouvoir central n'est pas passée inaperçue. Une absence que la Com­mune urbaine d'Antana­narivo (CUA), ne semble pas digérer et n'a pas eu l'intention de passer sous silence. D'autant plus que Lalao Ravalomanana, maire de la capitale à été élue co-présidente de l'Association, l'administration municipale semble vouloir faire de l'événement un argument politique du couple Ravalo­manana, notamment, en matière de relations internationale. Sur la page Facebook du service de communication de la commune, les communicants de la CUA ont, ainsi, souligné : « La cérémonie d’ouverture, bien que boudée par les membres de gouvernement s’est déroulée dans les normes ». Ceci tout en indiquant la présence d’une trentaine de maires des villes de l'océan Indien aux deux jours de réunion et celle, notamment, d'Antonio Sanchez-Benedito, ambassadeur de l'Union européenne (UE), et Véro­nique Vouland, ambassadeure de France. Dans son allocution durant la cérémonie d'Anta­ni­narenina, l'ambassadeur de l'UE a souligné l'importance de la décentralisation dans le développement durable. Un précepte qui figure parmi la litanie de l'administration Rajao­narimam­pianina. Ce qui amène à s'interroger sur les raisons qui ont poussé l'Exécutif étatique à snober l'AVCOI. Certains observateurs n'hésitent pas à faire le raccourci avec les relations houleuses entre Marc Ravalo­manana, ancien président et époux de la première magistrate de la capitale et le pouvoir. Ressentiments Celui qui est, aussi, le conseiller spécial de son épouse est, d'abord considéré comme l'un des principaux rivaux du président Hery Rajaonarimampianina, à la prochaine élection. Devant la presse, hier, l'ancien exilé a, une nouvelle fois, martelé son intention d'être sur la ligne de départ de la course à la magistrature suprême. Une rivalité qui s'est muée en une rivalité entre pouvoir et la CUA, où, outre les questions politiques, il y a les querelles sur l'imbroglio entre les biens du groupe Tiko et les droits de l'État. Face aux journalistes, Marc Ravalomanana ne s'est pas privé de lancer une pique à l'administration Rajaonari­mampianina en soutenant,  que « (…) si nous souhaitons réellement un développement, les biens et l'argent destinés à la commune ne devraient pas être dérobés ni détournés (…) », faisant, probablement, entre autres, référence au terrain d'Andohata­penaka. Revendiquant que ce bien appartient à TIKO, l'ancien chef d'État en a fait don à la CUA pour en faire une fourrière. Considérant que le terrain est une propriété étatique, l'Exécutif a décidé d'y construire une portion de la rocade d'Andohatapenaka et un projet de gare routière. Les ressentiments entre les responsables communaux et ceux de l'État central se sont manifestés lors de l'ouverture du sommet du Marché commun de l'Afrique oriental et occidental (COMESA), où Lalao Ravalomanana a eu maille à partir avec les éléments de la sécurité, à cause d'un problème d'invitation et de coupe file. Garry Fabrice Ranaivoson
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