NOSY BE - Le secteur touristique remonte la pente


L'industrie touristique, sinistrée depuis deux ans, boucle actuellement une saison positive. Mais avec de fortes disparités. Les touristes reprennent désormais confiance. Toute la région a vu les voyageurs revenir et ont ainsi pu rebondir par rapport au bas niveau de début 2022. Pour les vacances d’été, l’île de Nosy Be reste toujours la destination plébiscitée, sans toutefois faire le plein de touristes, comme avant la pandémie. Malgré tout, elle tire bien son épingle du jeu. Dans le quotidien, des «vazaha» sont visibles partout, sur les marchés de toutes catégories, passant par les sites touristiques, des circuits habituels ou par les plages . Une partie ne voulait même pas rater le passage au fameux quartier d’Ambatoloaka… Ainsi, les professionnels du tourisme poussent  un grand ouf de soulagement. D’autres affichent un grand sourire. Après la crise, la saison n’a pas été mauvaise. Selon quelques opérateurs hôteliers, leurs hôtels ont affiché complets pendant la venue de ces voyageurs européens. Le taux de remplissage des chambres tourne autour de 70 % en ce moment. «L’Hôtel Royal Beach n’arrive plus à assurer l’hébergement de ces touristes et il les dispache dans d’autres établissements hôteliers de la  ville, dont j'en fais partie» affirme Saida , propriétaire de Bel Hôtel. Quant aux femmes brodeuses nosybéennes, elles n’ont pas caché leur joie pendant le carnaval organisé dans le cadre du festival Ylang Day’s. Les transporteurs, terrestres et maritimes, les hôtels de stations balnéaires, les campings , les villages de vacances, les taxis, les gargotes, les guides, les restaurants, tous ont rapidement connu un élan considérable … Pendant un grand évènement comme le festival, il était difficile de trouver une chambre d’hôtel libre à Hell-ville, la plupart des hôtels ayant affiché complets. Ils ont même augmenté leurs tarifs. En outre, il s’était avéré difficile d’avoir une voiture de location. [caption id="attachment_138085" align="alignleft" width="435"] Les arts malagasy sont toujours présents.[/caption] Touristes de l’Europe de l’Est. Depuis la reprise des activités touristiques, l’office du tourisme local a évoqué un pic de visite, car  la compagnie Neos Air débarque à Nosy Be environ sept cents touristes par semaine en provenance de l’Europe de l’Est. Souvent, la fin de semaine est riche dans l’île aux parfums car  ces passagers, majoritairement venant de la Pologne et de la République Tchèque, séjournent à Nosy Be pendant une semaine. «La saison a même été excellente pour la destination. L’avantage est partagé car ces touristes européens  sillonnent les régions Diana et Sofia , pas seulement Nosy Be » , indique Tatiana Rambeloson, délégué du tourisme à Nosy  Be. À en croire ses explications, ces arrivées sont le résultat d’une activité de promotion de l’île aux parfums auprès de la clientèle de l’Europe de l’Est, depuis 2019 . L’arrivée de ces touristes contribue actuellement au redémarrage de l’économie de l’île, qui dépend presque entièrement de ce secteur. Certes , une bonne partie de la population va pouvoir enfin gagner un peu d’argent, après les années noires de la pandémie de Covid-19 . [caption id="attachment_138086" align="alignright" width="385"] Les touristes sillonnent les ilots.[/caption] Mais une question demeure  toujours de savoir si Nosy-Be pourra changer son image peu reluisante de destination de tourisme sexuel pour les seniors européens, ceux que l’on appelle là-bas ironiquement les « 60 et 15 » ( un homme de 60 ans  sort avec une fille de 15 ans). Pour le moment, plus de 2 000 touristes débarquent  par  semaine à Nosy Be, par l’intermédiaire de douze vols internationaux et sept  vols de la compagnie Tsaradia. Prochainement, la grande compagnie de Dubai, Emirates, est attendue , selon l’annonce du président de la République Andry Rajoelina lors de son récent passage à Nosy Be . Son arrivée éventuelle pourrait changer la donne et ce serait une consécration pour l’île. Toutefois, des routes se détériorent et la super île, avec  ses 203 établissements hôteliers , a encore des difficultés quant à l’accès à l’eau potable .
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