Transport aérien - Nouveau départ pour Air Madagascar


Tout s’est déroulé comme prévu. Le premier vol de Madagascar Airlines en provenance de Paris sous les ailes de la compagnie espagnole d’Air Europa a été effectué sans encombre. Mais des doutes planent. Une première réussie. Ils étaient deux cent quarante passagers, dont le président de la république Andry Rajoelina de retour du Sommet de la COP 26 à Glasgow, à être dans le Boeing 787-200 de la compagnie espagnole Air Europa, affrété par Madagascar Airlines pour ses deux vols hebdomadaires Paris-Anta­nanarivo-Paris. Un vol inaugural de prestige. Si tout s’est bien passé, il reste des questions qui taraudent bien des esprits. Sur un point, Rinah Rako­tomanga, dans son costume de vice-président du Conseil d’administration d’Air Mada­gascar, a précisé que « Madagascar Airlines née de la fusion d’Air Madagascar et de Tsaradia, va encore utiliser le Certificat de transport aérien, CTA, de l’ancienne compagnie aérienne nationale. Ne vous étonnez pas si les billets sont encore estampillé par le sigle MD ». A-t-elle dissipé tous les doutes ? Rien n’est moins sûr. Mais cette transition en douce peut faciliter les futures régularisations du cas de Madagascar Airlines auprès des instances internationales de l’aviation civile. Très pointilleuses sur tous les plans. D’autant que le CTA en question d’Air Madagascar est encore provisoire. Limité dans le temps et dans l’espace. Pas de liquidation La mise sous redressement judiciaire d’Air Mada­gascar par la procédure collective d’apurement de passif devra être suivie par une cascade de décisions judiciaires. « Il n’est pas question de liquidation. Mais une opération de sauvetage » tenait à souligner Rinah Rako­to­manga, sentant qu’une partie du personnel n’adhère pas au plan proposé. Le contraire aurait étonné quand ces salariés ont été notifiés que trois cents d’entre eux vont rester sur le tarmac. « Ceux qui doivent partir, car le nombre de l’effectif n’est plus conforme aux standards internationaux, par rapport à celui de la flotte d’Air Madagascar, seront accompagnés dans leurs reconversion » tempère Rinah Rakotomanga. Mais les concernés n’ont pas trop compris que des recrutements vont avoir lieu. « Ici, selon l’un d’eux, dépité par la tournure qu’ont pris les événements, l’expérience doit primer sur les autres considérations ». En clair, les contours du cadre légal dans lesquels va évoluer Madagascar Airlines n’ont pas été clarifiés d’une manière sans équivoque. En outre, les embryons d’un malaise social au sein des employés de la défunte Air Madagascar commencent à se former. Bien entendu, les éventuels contestataires n’ont pas tellement le choix. Étant donné les difficultés financières dans lesquelles se trouvent leur entreprise. L’État, actionnaire principal d’Air Madagascar, a tranché sur le vif, après des années de tergiversations. Dans la même rubrique mais sur un autre volet, Rinah Rakotomanga sera jugée sur pièce sur la rentabilité de la location du Dreamliner. 5580 dollars l’heure de vol, en format ACMI, incluant l’assurance, la maintenance de l’appareil ainsi que la rémunération des membres de l’équipage. Elle affirmait que « c’est le moins coûteux du marché ». Quoi qu’il en soit, le vin, sinon le vinaigre, a été tiré. Il faudra le boire.
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