Audiences foraines - Andry Rajoelina fait pression sur les juges


Le président de la République s’engage pour l’amélioration des conditions carcérales. Pour la troisième fois en un mois, il insiste sur l’accélération de la tenue des audiences foraines. Les prévenus peuvent espérer voir le bout du tunnel. Le président de la République Andry Rajoe­lina se penche sur leurs cas. Hier, à Ambohitsorohitra, il a présidé une réunion avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Outre le rappel des attentes de la population à l’égard de la Justice, il a mis un accent particulier sur l’amélioration de la condition carcérale notamment l’accélération du traitement des milliers de personnes en détention préventive. « Il faut accélérer les audiences foraines afin de désengorger les prisons. Cela concerne tout Madagascar », insiste-t-il. En un mois, c’est la troisième fois que le président de la République a évoqué cette question. Avant sa déclaration devant les membres du CSM hier, un compte rendu du Conseil des ministres a annoncé le début des procès le 21 octobre. Lors de sa visite de la Maison centrale d’Antanimora, il a constaté de visu les conditions spartiates des détenus. « Il est inconcevable qu’une pièce exigüe abrite deux cent soixante-dix détenus », regrette-t-il. Ainsi, il a donné, une seconde fois une consigne d’accélérer le procès des prévenus en détention car « seul le quart de la population carcérale est condamné ». Conditions inhumaines Cette situation résulte au recours excessif à la détention préventive. « C’est devenu une pratique courante dans le pays au lieu d’être une exception », constate Andry Rajoelina et de continuer que chaque année, il y a une accumulation de quatre mille dossiers en instance. Ainsi, il a insisté sur un changement de mentalité et de la façon de travailler. « Ensemble, nous allons réfléchir sur le recours à la détention provisoire », a-t-il déclaré. Les différents rapports sur le respect des droits de l’Homme mettent un accent sur les conditions inhumaines dans les prisons malgaches. Chaque année, le rapport de l’ambassade des États-Unis consacre plusieurs paragraphes sur cette question. Il en est de même des autres études sur la situation des Droits de l’Homme. Cette triste réputation a été amplifiée par une vidéo partagée par Amnesty International en 2018, suivi d’un rapport accablant relayé par les médias du monde. Et d’une façon quasi-systématique, ces rapports pointent du doigt l’inaction du gouvernement face à cette situation. Ainsi, une note positive est attendue pour la situation 2019 suite à cet engagement personnel d’Andry Rajoelina Une course contre la montre est ainsi engagée pour le ministère de la Justice. Jacques Randrianasolo, garde des sceaux et ministre de la Justice a soutenu à Antanimora que tous les dossiers seront jugés d’ici le 15 décembre, dernier jour avant la vacance judiciaire. Dans le cas contraire, des prévenus passeront Noël et le Nouvel an sous les verrous. Le président de la Répu­blique a également insisté sur la nécessité d’une réforme au sein de la Justice en particulier concernant la lutte contre la corruption. « Un changement est nécessaire et doit être appliqué notamment au niveau de la mentalité et dans la façon de travailler », a-t-il martelé. De nombreuses doléances dénonçant des comportements indélicats au niveau de la Justice sont reçues à Ambohitsorohitra. « Il faut instaurer une Justice équitable et impartiale afin de regagner la confiance de la population », recommande le président de la République.  
Plus récente Plus ancienne