Présidentielle - Faible taux de participation


Les premières estimations à l’élection présidentielle indiquent que moins de la moitié des électeurs sont allés aux urnes. Les anomalies ont, aussi, jalonnés la journée de vote. Entre 40% et 45%. Ce sont les chiffres révélés par les premières esti­mations du taux de participation à l’élec­tion prési­dentielle d’hier. L’engouement constaté à l’ouverture des bureaux de vote semble s’être atténué tout au long de la journée. Face à la presse, responsables étatiques et candidats à la course à la magistrature suprême ont fait part de leur satisfécit quant à l’enthousiasme des votants, rapportant les échos des premières heures du scrutin. L’encou­ragement des électeurs à aller massivement aux urnes a, néanmoins, été sur toutes les lèvres. Au fur et à mesure que les heures avançaient, pourtant, l’affluence a diminué dans les bureaux de vote. À l’École primaire publi­que (EPP), de Soavima­soandro, qui compte quatorze bureaux de vote, par exemple, la moyenne de participation s’estimait à un peu plus de 40%. Dans une déclaration publiée, hier après-midi, le réseau d’observateurs nationaux Safidy, fait état de « 44% du taux de participation, jusqu’à 12 heures ». Il s’agit, toutefois, d’une estimation basée sur les données d’un échantillon de cinq cents quarante sept bureaux de vote. Un chiffre qui a filtré de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), laisse entendre que le taux de participation pourrait s’estimer à 40%. Les premiers chiffres publiés par la CENI « après validation », à 1 heure 30 minutes, donnent un peu moins de 37% de taux de participation. Seulement, il ne s’agit que d’un pourcentage tiré des résultats de neuf bureaux de vote. Un nombre encore dérisoire pour avoir une vue d’ensemble du scrutin. Incidents mineurs À s’en tenir aux chiffres à Antananarivo et ses environs, toutefois, une différence d’engouement est constatée entre les zones urbaines et rurales. Dans une EPP dans la commune rurale de Talata Volonondry, par exemple, des bureaux de vote affichent plus de 70% de taux de participation. Pareillement, dans la commune rurale d’Ambohi­dratrimo. Un des bureaux de vote du Collège d’enseignement général (CEG), Ambohidratrimo, sur une affluence des électeurs qui avoisine les 75%. Dans les autres grandes villes de Madagascar comme Toamasina, Mahajanga et Tolagnaro, le taux de participation oscille autour de 40%. Outre le taux de participation relativement faible, le scrutin d’hier, notamment, le début de la journée, a été émaillé par des anomalies. Comme le relève le réseau d’observateurs nationaux Safidy, les imperfections de la liste électorale et les problèmes dans le dispatching des cartes d’électeurs ont quelque peu, chamboulé l’opé­ration de vote à certains endroits. À Talata Volonondry, un chef fokontany, a déploré plusieurs dizaines de doublons dans liste électorale de sa circonscription. Il affirme que la liste envoyée par la CENI ne comprend pas celle des doublons identifiés lors des opérations de déboulonnage. Un point confirmé dans un bureau de vote à Sabotsy Namehana. Pour des problèmes d’ordre logistique, l’ouverture des bureaux de vote a pris une heure trente de retard. Le temps pris par certains membres du bureau de vote, pour rechercher les noms dans la liste électorale, dans certains endroits, a agacé les électeurs. Çà a été le cas à Ambo­hipo et Ambonisoa où les bulletins uniques qui se sont intervertis, ou encore, à l’EPP Soavimasoandro, où les badges des délégués de vote ne sont pas arrivés à temps. « Dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé normalement », affirme, néanmoins, le réseau Safidy. Un même constat optimiste partagé par la mission d’observation électorale de l’Union européenne (MO-UE). Lors d’un point de presse au lycée Jean Joseph Rabea­rivelo, Analakely, à 10 heures, Cristian Preda, chef de mission de la MO-UE a déclaré qu’« il n’y a pas eu d’incident, ni de violence (…) Jusqu’à maintenant, les observateurs de l’UE n’ont pas constaté d’anomalies majeures ». Il relève, toutefois, « un début de scrutin où la participation est timide ». Garry Fabrice Ranaivoson et Andry Rialintsalama
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