Escalade de violence - Le Premier ministre Olivier Mahafaly joue la dérobade


Reconnaissant, en partie, la responsabilité de l'administration dans la recrudescence des vindictes populaires, le chef du gouvernement pointe du doigt l'opposition, la société civile et même les autorités traditionnelles. Partagée. C'est ainsi, vraisemblablement, que Solonandra­sana Olivier Mahafaly, Premier ministre, conçoit la responsabilité concernant les multiples cas de vindictes populaires qui font rage, depuis quelque temps. À entendre le chef du Gou­vernement, l'opposition politique, les autorités tradi- tionnelles ou encore la société civile ont une grande part de responsabilité dans la situation actuelle. Le lynchage d'une dame, à Mananjary, le 29 octobre, l'exécution de voleurs de vanilles, à Sambava, vendre­di dernier, ou encore, la colère populaire ayant conduit à l'incendie d'une caserne de la gendarmerie et d'une prison, samedi, sont des exemples récents de cas de vengeances privées qui entament sensiblement, l'autorité de l'État, de la justice, des forces de l'ordre, depuis quelque temps. En conférence de presse, hier, au palais d'État de Mahazoarivo, Solonandra­sana Olivier Mahafaly, a condamné ce qu'il qualifie d'« escalade de violence ». Devant les journalistes, le locataire de Mahazoarivo a soutenu que « l'escalade de violence est inacceptable. L'État de droit doit être appliqué ». À lui d'ajouter que « les auteurs seront punis », sans plus amples détails. Étant donné que les événements se sont déroulés dans un contexte de mouvement de foule, identifier d'éventuels responsables afin de sévir pourrait, toutefois, friser l'arbitraire. Punir pourrait, cependant, être une manière pour l'État de réaffirmer son autorité. Pour bon nombre d'observateurs, ces « escalades de violence », sont vues comme la manifestation de l'absence de confiance en l'autorité judiciaire, policière et administrative. Exemplarité Questionné sur une proposition étatique durable pour éviter que pareils scénarios ne se reproduisent, le chef du Gouvernement qui est, également, celui de l'administration avance « l'édu­cation citoyenne ». Un argument sur lequel il a surfé pour orienter les canons de l'opinion publique sur la part de responsabilité de l'opposition politique dans la conjoncture, en soulevant l'exemple de Mampikony. « Les événements de Mampikony sont politisés », a-t-il affirmé. Dans son élan, Solonan­drasana Olivier Mahafaly a fustigé la tendance qu'il estime comme une propension des adversaires politiques de l'administration Rajaonarimampianina, à « inciter à la désobéissance civile ». Il tacle, également, ce qu'il considère comme « la défaillance », des autorités traditionnelles et de la société civile dans leur rôle d'éducation citoyenne. « Il ne faut plus se dire que l'État est le seul responsable de tout (…) C'est par l'éduction que nous pouvons lutter contre la culture de l'impunité », a lancé le Premier ministre. Si certains s'attendaient à un « mea culpa », le chef du Gouvernement a, dans une certaine mesure, dédouané les autorités judiciaire et policière de leurs responsabilités. « Loin de moi l'idée de blanchir ces entités, mais quelque soient les défaillances, s'il y en a, ce n'est pas une raison suffisante pour verser dans la violence », a-t-il répliqué à la presse. « Des efforts sont faits pour redresser les défaillances. Des déviants sont déjà sanctionnés », a, par ailleurs, martelé le locataire de Maha­zoa­rivo. Garry Fabrice Ranaivoson
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