Aéroport d’Ivato - Rajoelina met de l’ordre à la PAF


Le président de la République a effectué une descente à l’aéroport d’Ivato, hier. Le but a été de mettre de l’ordre dans le travail de la Police de l’air et des frontières. Des facilitateurs. Un rôle que devrait jouer la Police de l’air et des frontières (PAF), selon Andry Rajoelina, président de la République. Tel qu’il l’a annoncé dans l’émission spéciale diffusée dimanche, le chef de l’État a fait une descente à l’aéroport d’Ivato, hier, dans le but de remettre les pendules à l’heure. « Il faut remettre de l’ordre dans votre façon de travailler parce qu’il y a trop de réclamations », lance d’entrée le locataire d’Iavoloha, à l’endroit des responsables et agents de la PAF qu’il a croisé durant sa visite d’hier. La veille, durant une émission spéciale diffusée sur la télévision publique, notamment, il a déclaré « j’entends vos plaintes sur ce qui se passe à Ivato. Je m’y rendrais en personne dès demain, pour voir comment le travail y est fait ». Chose promise, chose due, la délégation présidentielle a débarqué à l’aéroport international, en milieu d’après-midi. S’adressant aux familles de voyageurs venues accompagner leurs proches sur le départ, le chef de l’État a indiqué qu’il compte « remettre la situation sur les bons rails ». La descente présidentielle a été déclenchée par les multiples dénonciations d’abus et de corruption. Un mal qui gangrène le principal portail international de Mada­gascar et qui le rend tristement célèbre, comme le regrette le Président. « Nous devons revoir la méthodologie de travail afin d’amé­liorer la qualité de service. Nous devons jouer un rôle de facilitateur. Nous devons aider, aiguiller ceux dont les documents ne sont pas complets et non pas les intimider », soutient alors, le locataire d’Iavoloha. Comme il l’a relevé, certaines procédures de vérification de papier faites par le PAF peuvent durer jusqu’à deux ou trois heures. « Il y a des personnes qui ont des documents complets et qui doivent pourtant encore attendre jusqu’à deux ou trois heures de contrôle avant de pouvoir partir », regrette le président de la République. Liberté Toujours dans l’optique d’amé­liorer la qualité de service, le chef de l’État a demandé expressément que le standard du numéro vert à appeler pour les doléances ou dénonciations de cas irréguliers ou illégaux à l’aéro­port soit confié à une autre entité que la PAF, afin d’évi­ter « le corporatisme ». « Il est anormal que ce soit la police qui collecte les réclamations sur les mauvais agissements de leurs collègues », déclare le président Rajoelina. Dans certains cas, par ailleurs, les excès des éléments de la PAF créent des situations qui tendent à restreindre la liberté d’aller et venir d’une certaine catégorie de personne. Les femmes, notamment, en sont fréquemment victimes, dans le cadre d’une application exagérée des dispositions sur la lutte contre la traite de personne. Prenant l’exemple d’un cas traité par la Police de l’air et des frontières au moment de sa visite, Andry Rajoelina a déclaré, « nous ne pouvons pas interdire aux gens de jouir de leur liberté ». Si la destination n’est pas « un pays à risque », pour cause de non-respect des droits de l’homme et des travailleurs, le président de la République a ainsi, soutenu qu’il ne devrait pas y avoir de restriction particulière. Ceci tant que le voyageur dispose de documents complets. Dans l’émission spéciale de dimanche, le locataire d’Iavoloha a souligné que cela fait trois fois que tous les responsables à la PAF ont été entièrement remplacés. Les réclamations ne se sont pas tues pour autant. Les mauvaises habitudes semblent, toutefois, avoir la peau dure à l’aéroport d’Ivato, au point de nécessiter une descente présidentielle. En présence du contrôleur général de police Roger Rafanomezantsoa, ministre de la Sécurité publique, c’est de vive voix que Andry Rajoe­lina a donné ses directives à la Police de l’air et des frontières. « Je ne veux plus entendre de réclamations, de plaintes sur ce qui se passe ici. Je ne veux plus entendre parler de corruption », prévient-il.  
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