Antsiranana - La gestion de l’eau implique la population riveraine


La ville d’Antsiranana est alimentée en eau potable par la société JIRAMA qui exploite et capte l’eau sur la rivière Besokatra, située à plus de 1 000 mètres d’altitude dans la commune de Joffre-ville Antsiranana-II. En fait, c'est une banque d’eau de surface et souterraine, et depuis des lustres la rivière Besokatra prend sa source dans ce parc . La superficie du bassin est à plus de 2 000 ha jusqu’au niveau du barrage de la JIRAMA et son périmètre est largement supérieur à 30 km. Cependant, les foyers antsiranais souffrent actuellement de manque d’eau potable. En effet, au cours des ans, cette zone a été fortement dégradée tant par l’activité humaine que par les désastres naturels. Cette combinaison a rendu cette zone très vulnérable, et par sa position menacée de tarissement . C’est pourquoi, une association des enseignants et de chercheurs de l’Univer­sité d’Antsiranana dénommée AMAET ou Agronomie, Mé­téorologie Appliquée, Eau et Territoire, a effectué une étude hydrogéologique de l’unité hydrologique du haut de la rivière Besokatra afin de résoudre les problèmes. Cette étude a avancé que le problème de l’approvisionnement est lié à la dégradation par une exploitation agricole non maîtrisée et le détournement illicite d’une partie de la ressource en eau de la rivière qui diminuent considérablement la disponibilité en eau pour les services d’approvisionnement en eau potable de la ville d’Antsiranana, même hors période d’étiage. Des conflits Ainsi, des conflits d’usa­ges de l’eau et d’exploitation du bassin versant persistent depuis plusieurs années, entre la JIRAMA, qui veut protéger la rivière d’une part, et les agriculteurs qui veulent tirer le maximum de profits pour leurs activités agricoles, d’autre part. De surcroît, les techniques culturales font appel à des défrichements massifs et des parcelles de culture sur forte pente vulnérables au phénomène d’érosion, avec l’utilisation d’intrants susceptibles d’entraîner des problèmes de pollutions réelles de la rivière, avec suspicion de contaminations chimiques. Le bassin versant a déjà un comité mis en pl ace récemment pour trouver des solutions liées à la raréfaction d’eau qui se fait sentir depuis une dizaine d’années, mais il restait dans le silence total. C’est pour cela que la région Diana, par le biais de sa direction de développement, a organisé une réunion entre tous les acteurs concernés dans le but de redynamiser ce comité. Et de rendre effectif le résultat d’études réalisées par les chercheurs universitaires. Par ailleurs, elle a adopté une nouvelle approche intégrant la protection du bassin mais aussi sa valorisation aux actions de développement. « Certes, la population antsiranaise a besoin de l’eau potable, mais le projet de protection du bassin versant contribue également à prendre en considération la communauté vivant autour de ce bassin tout en améliorant les conditions d’existence et la qualité de sa vie » a affirmé Jean Hervé Bakarizafy, directeur du développement auprès de la région Diana. Il a aussi ajouté que désormais le principe de répression n’est plus valable mais que le développement des activités alterna­tives pour la gestion du­rable du bassin reste à établir.
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