Activité aurifère - Le permis d’exploitation de Vohilava mis en doute


La communauté locale conteste l'exploitation d’or dans la commune de Vohilava, district de Mananjary, région Vatovavy Fitovinany. Et ce, depuis 2015, où des Chinois ont d’abord commencé à exploiter cet or d’Ambodinato, dans le fokontany d’Ambala­manasa, commune rurale de Vohilava, sans permis ni autorisation claire. L’exploitation aurifère a d’abord été suspendue pour cette raison et également pour non respect de l’environnement, en août 2016. Elle a repris en 2017, avec cette fois-ci un permis d’exploitation en bonne et due forme au nom d’une ressortissante sino-malgache « Mac Lai Simme Gianna ». Les « petits » orpailleurs dénoncent l’« accaparement » perpétré par la société d’exploitation qui utilise des engins et du mercure ou encore du cyanure dans son activité. Pas plus tard que la semaine dernière, les communautés se sont encore manifestées et ont détruit le matériel de la société, car « non seulement, ils ne sont pas les bienvenus car ces Chinois ont la main mise sur nos ressources minières, ils ne peuvent pas utiliser de gros engins et de plus, ils polluent la rivière d’Itsaka qui constitue notre principale source d’eau.» a témoigné un membre du fokonolona à la télévision. Infractions Le ministre des Mines et des ressources stratégiques, Fidiniavo Ravokatra, explique que cette société n’est pas du tout en infraction minière. « Cette société détient un permis d’exploitation ainsi qu’un permis environnemental obtenus en 2017. Ce qui veut dire que c’est une société légale. Toutefois, elle peut être en infraction environnementale et l’acceptation sociale n’est pas acquise» livre-t-il. Une manière de dire que la balle est dans le camp du ministère en charge de l’Environnement qui devra obliger le titulaire du permis, à la fois opérateur, à revoir sa politique environnementale. Par ailleurs, une autre source révèle que le cabinet de consultance engagé dans les études d’impact environnemental de ce projet de Vohilava n’aurait pas assez mesuré l’étendue du contexte environnemental de ce genre d’exploitation. La source remet également en question la délivrance du permis d’exploitation pour 40 ans, sans avoir analysé la réalité sur terrain avec l’existence des petits orpailleurs vivant de ce produit minier depuis des années. « Ce permis reste valide jusqu’au 3 mars 2056 et a-t-on calculé la décadence de la paix sociale dans cette localité pour les quarante prochaines années si une entente n’est pas trouvée ? Si ces communautés se dressent contre le projet c’est qu’elles n’y voient pas d’intérêt. Jusqu’ici, les retombées en matière de ristourne pour les collectivités ne sont pas palpables car il n’y a jamais eu de déclaration de production claire» ajoute notre interlocutrice. Dix kilogrammes d’or par semaine seraient extirpés de cette localité. L’analyste recommande de revoir les critères d’octroi de ce permis d’exploitation de Vohilava.
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