Présidentielles américaines - Un électrochoc appelé Kamala


« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière » De toute l’histoire des États-Unis, s’il y a jamais eu un candidat à la Maison Blanche qui ne correspond pas, mais pas du tout, au profil qu’on croit être celui imposé par la tradition et les valeurs américaines, c’est bien l’actuel porte-flambeau des démocrates. Depuis l’officialisation de sa candidature, les sarcasmes pleuvent à verse sur Joe Biben. Les sarcasmes tombent sur Joe Biben de toutes parts, conclus le plus souvent par une moue dubitative au mieux, et par un méprisant sourire voulant signifier « passons aux choses sérieuses, voulez-vous? » au pire. Et ils n’émanent pas uniquement du camp d’en face, mais parfois aussi d’un quelconque monsieur-tout-le-monde pouvant avoir des sympathies démocrates, mais déçu du verdict des primaires du parti. Il est gâteux, il est ridicule ! C’est consternant et risible, un vrai boulevard pour la réélection de Trump…Joe Biden me fait penser à Jimmy Carter le mou. Et je vous jure que je le dis sans méchanceté…Trump peut être battu, je ne dis pas le contraire, tout peut arriver en Amérique. Mais Joe Biden Président des États-Unis? MMMouais… Trump est un renard! Il utilisera toutes les ficelles de la planète pour mettre Joe KO technique… Qui disait que Joe Biden c’est le Chirac américain ? C’est drôle et absurde à la fois. Chirac mangeait cinq kilos de cassoulet à l’heure, certainement pas Biden ...Joe est sans énergie, immobile, statique et sans saveur. Pourquoi l’appelle-t-on Joe l’endormi? Les Américains n’aiment pas ça, ils adorent John Wayne, le Far West, les sueurs et la poussière… On en passe, et des meilleurs. Le décor est planté pour Joe Biden, et il n’est pas très flatteur. Comment renverser la vapeur? À lui bien sûr, et en premier lieu, de rectifier sa propre image, mais il lui a fallu aussi et surtout ne pas commettre d’impair dans le choix de sa colistière, programmé pour être publié cette première semaine d’août. Et c’est là que le nom de Kamala Harris a été pronostiqué par tous, même par Donald Trump qui avoue qu’elle ferait une excellente vice-présidente. La cote de la sénatrice noire de 55 ans a en effet atteint des sommets, distançant ses deux principales concurrentes pour le poste que sont la sénatrice progressiste de 77 ans Elizabeth Warren, et l’ancienne conseillère à la sécurité de Barack Obama, Susan Rice. En cas de victoire (CQFD) et si son nom est retenu par Biden, ce qui est censé être connu avant la parution de cette chronique, cette fille d’un immigré jamaïcain et d’une mère indienne serait la première femme, de couleur de surcroit, à accéder au poste. Kamala a mené une carrière exemplaire, en grande partie dans les sphères de la justice. Après deux mandats de procureur à San Francisco de 2004 à 2010, elle accède aux fonctions de procureur de Californie qu’elle occupe de 2011 à 2017, et où elle fut la première femme à diriger les services judiciaires de l’État le plus peuplé des États-Unis. Décidément habituée aux grandes premières, elle devient en janvier 2017 la seule femme, à la fois noire par son père et originaire d’Asie du Sud par sa mère, membre du Sénat. Sa carrière dans la justice lui a forgé une image de dame de fer qui peut lui jouer des tours auprès d’une partie de l’électorat de couleur, de la Caroline du Sud jusqu’au Michigan. À elle de plaider pour le bien fondé de ses options passées, et de défendre son bilan. Côté positif, cette réputation de dureté désarçonne visiblement un Donald Trump plutôt machiste, habitué à jouer aux dominateurs avec les femmes, et qui risque de tomber sur un os. Kamala Harris a été en concurrence avec Joe Biden dans les primaires du parti démocrate. Battue, elle est aujourd’ hui son plus fervent supporter, convaincue qu’avec Joe Biden « nous aurons une Amérique à la hauteur de nos idéaux ». Parmi toutes les qualités qu’il lui reconnait, le candidat Biden apprécie chez cette femme celle de ne pas être rancunière…
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