Rapports sur les droits humains 2018 : L’impunité pointée du doigt par les États-unis


L’ambassade américaine a publié sur son site le rapport sur les droits de l’Homme 2018. L’impunité des forces de l’ordre est pointée du doigt. Embarrassants. Les défenseurs des droits de l’Homme semblent prêcher dans le désert. La situation à Madagascar n’a pas bougé d’un iota à en croire le rapport sur la situation des droits de l‘Homme publié par l’ambassade américaine, hier. Comme les années précédentes, le rapport met l’accent sur l’incapacité du gouvernement à assurer l’État de droit. « Les institutions gouvernementales manquaient de moyens efficaces pour surveiller, inspecter ou enquêter sur les abus présumés par les forces de l’ordre et l’impunité constituait un problème », indique le rapport. Avec une autre formulation, le rapport de 2016 évoque le même constat. Bien que le décor ait changé, le rôle principal est toujours tenu par les forces de l’ordre. Sur plusieurs pages, le rapport rappelle les cas de violation des droits de l’Homme notamment sur les agissements des forces de l’ordre. Il est évoqué des cas d’exécution sommaires, extrajudiciaires ou encore d’actes de tortures et de mauvais traitement perpétrés par certains éléments des forces de l’ordre. « Des membres des forces et armées en congé et parfois en état d’ébriété ont agressé des civils (…) entre janvier et septembre, on a recensé deux cent quatre-vingt-douze morts», poursuit le rapport. Préoccupation Lors de l’examen du rapport sur Madagascar en juillet 2018, le Comité des droits de l’Homme (CDH), un organe rattaché au Haut commissariat des droits de l’Homme des Nations-Unies, a annoncé sa « préoccupation» sur la situation de la Grande île. Ainsi, sur trois années consécutives, la situation ne semble pas évoluer à cause de la persistance de l’impunité. Le rapport de l’ambassade américaine évoque l’absence d’enquêtes sur ces actes « arbitraires». Un constat renforcé par les recommandations du CDH. Liée étroitement à l’insécurité, la plupart des cas évoquées découlent des « opérations » menées par les forces de défense et de sécurité. Depuis le début de l’année, la restauration de la sécurité est la priorité du gouvernement. Des bavures ont été signalées pour ne citer que le cas des trois corps jetés par des militaires à Ampitatafika. Ainsi, il est probable de retrouver les mêmes remarques pour la situation sur les droits de l’Homme 2019.
Plus récente Plus ancienne