Guignols s’abstenir


N’est pas Premier ministre qui veut. C’est pourtant le contraire qui se passe car tout le monde se voit à Mahazoarivo. La presse annonce qu’un tel a été consulté, qu’un autre a passé l’entretien d’embauche. Le poste n’est pourtant pas jusqu’à preuve du contraire à brader. Il est vrai que lors du dernier régime, on ne comprenait pas trop quels étaient les critères retenus pour le choix pour les trois premiers ministres ayant siégé à Mahazoarivo de 2014 à 2018. Le Premier ministre occupe à priori un poste hyper important puisqu’il est le chef de l’Exécutif chargé de mettre en œuvre le programme du gouvernement. C’est lui qui donne le tempo des actions à entreprendre. Il est le premier responsable de la mise en œuvre des projets gouvernementaux. Il doit former un tandem avec le président de la République. On se demande pourquoi le président de la République devra choisir quelqu’un pour la simple raison qu’il est présenté par une loge maçonnique, par une secte puissante, par un groupement économique, par une association de natifs…Le président de la République a été élu au suffrage universel direct. Il a une base politique qui le soutient et des élus à tous les niveaux dans les institutions et les collectivités. Il n’a pas besoin de composer avec qui que ce soit pour désigner un Premier ministre ou pour former un gouvernement. Il a toutes les latitudes pour pendre les décisions en son âme et conscience. Il n’a aucune obligation de devoir considérer les propositions de certaines entités politiques d’autres natures. C’est sidérant de voir circuler des noms sortis de nulle part et à l’insu peut-être du président lui-même. Certains sont présentés dans la presse comme si le président avait déjà fait son choix. D’autres sont lancés avec un soutien en communication considérable de manière à acculer le président pour qu’il accepte parce que c’est le choix du peuple. Si chacun arrive à canaliser son égo, à avoir moins d’ambition que sa personnalité le permette, on aura fait un grand pas dans le respect des valeurs républicaines, dans la moralisation des fonctions politiques, dans le respect des électeurs. On aura également un autre regard sur les fonctions dans une institution comme le gouvernement qui doit garder un certain standing, une certaine solennité. Il y va de la crédibilité des institutions de la République qui sont tous sauf une écurie.
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