L’avis d’un noir compte


Un couac dans le mouvement « Black Lives Matter ». Que les vrombissements des moteurs des bolides n’ont pas pu étouffer. Avant le départ du Grand Prix d’Autriche de Formule 1, des pilotes ont mis le genou à terre. Un rituel devenu obligatoire sur tous les terrains sportifs en signe d’hommage à George Floyd. Un énième noir tué par un policier blanc aux États-Unis. Mais deux « as du volant » n’ont pas suivi le mot d’ordre. Le Néerlandais Marx Verstapen, avec son caractère bien trempé, et le Monégasque Charles Leclerc, considéré comme le digne héritier du « Professeur Alain Prost ». Charles Leclerc, sans s’excuser, a expliqué son geste en conférence de presse. « Pour moi, les comportements et les attitudes au quotidien importent plus dans la lutte contre le racisme et la ségrégation raciale que les actions sporadiques et symboliques », a-t-il soutenu. Le champion du monde en titre, le Britannique Lewis Hamilton, en quête d’une septième couronne mondiale, n’a pas voulu commenter outre mesure cette sortie de route du trublion du circuit, le batave, et le coéquipier de son rival, l’Allemand Sebastian Vettel, de chez la Scuderia Ferrari. Il n’a pas voulu mettre de l’huile sur le feu. Il n’a plus besoin d’autres ennuis mécaniques qui l’ont tenaillé tout au long de ce premier rendez-vous de l’actuelle saison de F1. Car, des dérapages incontrôlés ont émaillés les manifestations, quelques jours plus tôt pour défendre la même cause en France. Plusieurs associations, enracinées dans les redoutables et redoutés quartiers difficiles, contre la violence policière, ont exhumé l’affaire Adama Traoré. Dont la mort remonte au 19 juillet 2016. Suite à l’interpellation par des gendarmes du Persan, dans le Val d’Oise. Les contestataires ont érigé des liens avec le cas de George Floyd dont la mise à mort a été diffusée en léger différé sur les réseaux sociaux. Les Forces de l’ordre français ont nié l’existence d’un germe raciste dans leur Corps. Tout en admettant les faits des têtes brûlées, des cas isolés, dans leurs rangs. Comme dans le cortège des frondeurs, infiltré par des éléments radicalisés. Un mode d’emploi usuel à chaque descente dans les rue de Paris. Des insultes antisémites ont fusé devant un immeuble habité par des Juifs. Ce qui remet en surface la traditionnelle déduction selon laquelle « le plus raciste n’est pas celui que l’on croit ». Tout cela ramène à une révélation du footballeur Christophe Dugarry, champion du monde avec les Bleus en 1998, composés par la trilogie « Blancs-Blacks- Beurs ».Consultant d’une chaîne de télévision, il a déploré qu’après la victoire en finale contre le Brésil, 3 buts à zéro, les Français d’origines maghrébine et africaine de l’équipe d’Aimé Jacquet, ont pris des photos souvenirs à part. Si les Blancs en ont fait de même, c’aurait été le scandale du siècle, soupire celui qui fut longtemps le complément idéal de Zinedine Zidane. De Bordeaux aux Bleus.
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