Gouvernement - Le Premier ministre sort de sa torpeur


Dans une conjoncture houleuse pour le gouvernement, le Premier ministre s’affirme en chef de l’administration publique. À Vatomandry, jeudi, il a intimé l’exemplarité à tous. Christian Ntsay a été ferme. À un moment où l’avenir du Premier ministre au sein de l’Exécutif et celui du gouvernement est au centre des débats dans le microcosme politique, le locataire de Mahazoarivo s’affirme en tant que numéro un de l’équip­e gouvernementale, mais aussi, comme chef de l’administration. C’était jeudi à Vatomandry. L’inauguration du nouveau bâtiment du commissariat de police de Vato­­mandry, a été l’objet du déplacement du Premier ministre. Dans une allocution durant la cérémonie publique connexe à l’inauguration, Christian a affirmé son statut en prêchant l’exemplarité et l’intransigeance étatique dans la lutte contre la corruption. « En tant que chef du gouvernement, je suis le chef de l’administration. C’est la raison pour laquelle, je n’ai de cesse de dire que la lutte contre la corruption commence au sommet et concerne tout le monde », a-t-il, entre autres, déclaré. Mettant l’accent sur sa casquette de chef de l’administration, Christian Ntsay a, aussi, ajouté que « la corruption dans toutes les activités publiques doit être annihilée. (…) L’État est clair, il ne protège pas les malfaiteurs, quel qu’il soit ». Sur sa lancée, le Premier ministre, a donc, « intimé », aux représentants de l’État et les responsables publics à tous les niveaux l’exemplarité et la probité. Une exigence qu’il a signifiée, également, aux Forces de défense et de sécurité (FDS), ainsi qu’aux acteurs du monde judiciaire. Ébranlé Il souligne, notamment, que cet exemplarité permettra de rétablir la confiance des administrés envers l’autorité étatique et la justice. « Sans une confiance entre la population et l’administration, il sera difficile de faire émerger la nation. (…) La justice, la probité et l’exemplarité sont les seules manières pour parvenir à cette confiance mutuelle », a soutenu le Premier ministre. Lui qui affirme, par ailleurs, que l’infrastructure inaugurée, hier, confirme la volonté étatique de lutter contre l’insécurité. La lutte contre l’insécurité, contre la corruption, ou encore, la probité, l’efficacité et l’exemplarité de l’administration publique sont les chevaux de bataille du chef du gouvernement, depuis ses débuts à Maha­zoarivo. Des objectifs dont il ne s’est pas départi alors qu’il a été reconduit à son poste par Andry Rajoelina, président de la République, en janvier. Ayant joué un rôle majeur durant la période post-crise et durant le processus électoral, le numéro deux de l’Exécutif semble avoir été relégué à un rôle de figurant, depuis. Le président Rajoelina joue, en effet, au filet pour défendre la concrétisation de ses engagements de campagne, comme pour la sécurité. Le chef suprême des Forces armées a misé sur le rééquipement des troupes pour s’illustrer. En matière de lutte contre la corruption, Andry Rajoelina a aussi été en frontline des discussions sur la confection de l’ordonnance sur le recouvrement des avoirs illicite. Privilège du chef oblige, probablement, le Premier ministre s’est, également, effacé au profit du chef de l’État sur le dossier du prix du carburant et la résolution du problème d’approvisionnement de la société Jirama. L’envergure de certains ministres, du fait de leur personnalité et leur proximité avec le Président, semble aussi, faire de l’ombre au locataire de Mahazoarivo. Ceci bien qu’un membre du gouvernement, sur les réseaux sociaux, ait plaidé pour son efficacité et sa maîtrise des affaires étatiques. Les élections législatives ont, aussi, ébranlé l’autorité du Premier ministre. Son appel à la neutralité de l’administration est resté inaudible. L’entrée en scène prochainement de l’Assemblée nationale bouscule les sièges du Premier ministre et de son équipe. La perspective de l’évaluation à mi-parcours du gouvernement motive, par ailleurs, les hypothèses et prévisions. Dans le creux de la vague, Christian Ntsay a réaffirmé dans ses mots et sa gestuelle, hier, qu’il est encore le locataire de Mahazoarivo. Comme il l’a indiqué, le 21 juin, « nous respectons la Constitution. Nous verrons ce qu’il en sera. Jusque là, nous continuons à travailler ».  
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