Filière lait - Appui actif de Fihariana


Le programme Fihariana place la filière lait parmi les secteurs d’activité économique priorisés dans le cadre de ses actions d’appui au développement de l’entrepreneuriat rural. RIEN que pour la Région Vakinankaratra, Fihariana a déjà accordé plus de 5 milliards ariary de financement au profit de cent quarante-huit opérateurs de la filière lait. Le programme l’a fait savoir dernièrement à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du lait. En outre, dans sa stratégie nationale d’amélioration de la race bovine et de la filière lait, l’État, à travers Fihariana, s’assure de la disponibilité des ressources nécessaires au suivi des vaches importées pour permettre aux acteurs de la filière d’optimiser leur production laitière. Selon les informations fournies par le programme, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Fanoro (Fanatsarana ny Ombivavy Be Ronono), mis en œuvre depuis 2020 et à destination des régions productrices de lait telles que Vakinankaratra, Itasy et Analamanga. Il consiste à financer la formation des inséminateurs artificiels, l’achat des équipe­ments nécessaires à l’insé­mination artificielle ainsi que l’importation des vaches normandes et montbéliardes. Afin de garantir la capacité de production attendue de ces vaches, un suivi rigoureux par des experts en amélioration génétique a ainsi été organisé par Fihariana. Durant quatre jours, ces experts de la société Coopex ont pu échanger avec les 12 inséminateurs du projet Fanoro, préalablement formés, et faire un état sur les conditions de développement des vaches importées dans le site d’Andranomanelatra. Fihariana affirme prioriser le suivi des bénéficiaires, des projets Fanoro et Titre vert, comme l’a expliqué Timothée Andriamamonjiarison, res­ponsable du département Innovation, Recherche et Développement au sein au sein du programme. On sait également qu’un service après-vente est exigé par Fihariana lors de la passation de marché, des experts supervisent l’intégration des vaches laitières dans leur nouvel environnement et la performance des éleveurs est évaluée régulièrement. « Dans un esprit de partage et d’amélioration continue, les inséminateurs ont une formation complémentaire aux précédentes pour préparer l’arrivée des semences montbéliardes et normandes. Pour élargir le projet Fanoro, nous projetons ainsi d’installer un cabinet vétérinaire sur le site afin de se rapprocher des éleveurs et pour pouvoir agir à temps en cas de besoin », a-t-on aussi ajouté. Production optimale Guy Charbonnier, expert en amélioration génétique de la société Coopex a rappelé, pour sa part, l’importance du rôle d’un inséminateur artificiel qui est « un vecteur d’information, un extraordinaire agent de développement ». Selon ses explications, si une vache a un problème de santé, d’alimentation ou autre, l’inséminateur doit être une personne ressource pour pouvoir aiguiller soit vers le vétérinaire, soit vers le spécia­liste de l’alimentation, soit vers le technicien de la laiterie. Il a un rôle pivot de faire sortir les compétences de chacun et d’avoir des personnes ressources pour aiguiller de manière pertinente les conseils auprès des éleveurs. À l’issue de ces séances sur terrain, une fiche de con­seils et de bonnes pratiques de l’élevage a été établie afin de permettre aux bénéficiaires de réunir les conditions indis­pensables à une production optimale. Les parties prenantes envisagent un travail communautaire pour rester à l’écoute des éleveurs mais aussi pour sensibiliser les inséminateurs à l’importance de l’insémina­tion artificielle dans la con­servation des races. À savoir que la production laitière à Madagascar tourne actuellement au tour de 120 millions de kg contre environ 100 millions de kg il y a quelques années, grâce au renforcement de capacité des acteurs de la filière. Mais d’après Malagasy Dairy Board (MDB), qui œuvre en partenariat avec le ministère de tutelle, de gros efforts sont encore à déployer pour sortir la filière de sa situation de sous-développement. Raison pour laquelle l’appui de Fihariana, qui coopère avec diverses entités comme Socolait pour l’accompagnement technique des producteurs, est considéré comme salutaire. L’accès au foncier permet­tant de développer les cultures fourragères à grande échelle, l’insémination artificielle et l’accès aux médicaments pour traiter les maladies constituent encore des cont­raintes empêchant le développement de la filière lait. Le nombre peu élevé de vétérinaires évoluant sur site constitue également un problème. Par ailleurs, le MDB invite les autorités concernées à renforcer le contrôle systématique des produits laitiers importés. La révision du droit à l’importation à 10%, selon les normes fiscales est aussi demandée car il s’agit d’un produit semi-transformé.
Plus récente Plus ancienne