Crise multisectorielle - Le CREM propose des solutions


La population, tous les secteurs d’activités s’étouffent avec les mesures d’urgence sanitaire. Des observateurs suggèrent d’autres axes stratégiques. Comment évaluer l’effectivité des actions de lutte contre le covid-19. C’est l’objectif que se fixe le Cercle de réflexion des économistes (CREM) en avançant ses propositions de solution face au contexte actuel. « L’État perd peu à peu le contrôle de l’action de développement économique et social. Coincé entre la crise sanitaire et la crise économique. D’un côté, la pression venant des marchés qui réclame un déconfinement total pour relancer l’économie érode la souveraineté de l’État. De l’autre, l’État a des difficultés à répondre aux demandes sociales de plus en plus pressantes et ne peut que voir sa légitimité s’éroder malgré les grands efforts qu’il a déployés pour remédier au manque d’approvisionnement des biens physiologiques alimentaires et non alimentaires dans certains domaines d’existence » avance Rado Ratobisaona, ancien président du conseil d’administration du CREM. Une façon pour cet observateur de mettre en avant des axes d’études pour comparer les effets, dont les coûts et avantages, du confinement et d’une éventuelle décision de déconfinement des populations des régions les plus touchées du covid-19. « Dans le cas où l’État juge « non-tenable » le confinement de longue durée, on procédera à une évaluation des effets du déconfinement avec des dépistages massifs, du port systématique des masques pour les groupes de populations à risque et de la prise en charge de tous les malades, sur le plan des coûts et sur le plan des avantages macroéconomiques. Déduire par différence l’avantage net de la situation à étudier dont le déconfinement par rapport à la situation de référence actuelle qu’est le confinement » proposent ces économistes. Laissés pour compte Certains secteurs à l’image du tourisme et de l’industrie se sentent laissés pour compte par rapport à la considération des urgences et priorités de l’État. « Présentement, nous tournons à moitié de nos performances en temps normal. D’ici peu de temps on aura du mal à assurer le salaire de nos collaborateurs » avertit Fredy Rajaonera, ancien président du syndicat des industries. « Selon les informations que nous avons recueilli à travers toute l’île, il ne reste plus que 10% des établissements hôteliers qui arrivent encore à tenir et on ne sait jusqu’à quand, dans la mesure où leurs trésoreries s’amenuisent de jour en jour » rajoute Herintsoa Dany Rakotoson premier vice-président du conseil d’administration de l’Office régional du tourisme d’Analamanga. Avec un clin d’œil remarqué pour le secteur BTP, au président de la république de rassurer ces opérateurs sur les mesures d’urgences envisagés par l’État pour remédier à cette crise multisectorielle. « D’ici une semaine, je me concerterai avec tous les acteurs du BTP, que ce soit des opérateurs du bâtiment que des opérateurs du secteur routier. Ceci de manière à ce que l’État puisse voir la manière de créer des emplois dans ce secteur sur tout le territoire national » a annoncé Andry Rajoelina il y a une semaine. Une façon pour le chef de l’État de rappeler la mise en place du plan d’urgence multisectoriel exposé par son chef du gouvernement devant l’assemblée nationale la semaine dernière.
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