Dossier Lylison René de Roland - Le Sénat dans le désarroi


La confusion et le flou autour de l'affaire concernant le sénateur Lylison perturbent. Le bureau permanent de l'institution d’Anosy tente d'affirmer sa neutralité. Navigation à vue. Pour le bureau permanent du Sénat, surtout pour Honoré Rakotomanana, président de l'institution, cette expression pourrait résumer la situation sur l'affaire opposant le sénateur Lylison René de Roland aux autorités. À chacune de ses sorties, depuis la perquisition intervenue au domicile de l'élu qui est aussi officier supérieur de la gendarmerie, à Ambohipo le 25 mai dernier, le numéro un de la Chambre haute n'échappe pas à la question concernant la position de l'institution d'Anosy sur le sujet. Hier s'est tenue une rencontre entre le sénateur Paul Bert Velontsara, autre co-listier du colonel Lylison au titre de MAPAR dans la province de Mahajanga, et les membres du bureau permanent du Sénat. « Jusqu'ici, aucune demande de levée de l'immunité parlementaire du sénateur Lylison n'est parvenue au Sénat », a affirmé Honoré Rakotomanana, à l'issue de la rencontre d'hier. Au président de la Chambre haute d'ajouter qu'avant d'engager toute procédure, il faudrait d'abord définir les charges retenues contre l'élu de la province de Mahajanga. Une déclaration qui indique que l'épais nuage autour du dossier Lylison obscurcit également la vue du côté de l'institution d'Anosy. Et à entendre des indiscrétions, la rencontre d'hier n'a pas contribué à donner plus de repères de manœuvre au bureau permanent du Sénat. « Se présentant porte-voix du sénateur Lylison, le sénateur Velontsara a requis cette rencontre, selon ses dires, pour rechercher une solution à la situation », indique une source proche du dossier. Le co-listier du colonel de la gendarmerie a ainsi plaidé la cause de son camarade, mais n'a pas pu donner de plus amples explications sur le grief qui l'oppose aux autorités étatiques. Depuis la perquisition intervenue au domicile du sénateur Lylison, suite à son appel à la tenue d'une ville morte, plusieurs informations fusent, allant jusqu'à l'existence d'un mandat d'arrêt. Réserve Si la justice se mure dans le silence, l'hypothèse du flagrant délit avancé au départ semble, désormais, inopérante. La semaine dernière, l'information selon laquelle la procédure de demande de levée de l'immunité parlementaire du membre de la Chambre haute est engagée. Mais comme l'indique le président du Sénat, cependant, jusqu'à présent les charges retenues contre l'élu de Mahajanga ne sont pas connues. « Le niveau d'information des membres du Sénat est différent. Même moi, je n'oserais pas m'avancer sur le sujet, étant donné que les éléments d'informations en ma possession sont incomplets », indique la source avisée. Cette dernière a, toutefois, fait une référence intrigante au code pénal. « Dire d'emblée que le sénateur pourrait être poursuivi pour acte et manœuvre destinés à perturber l'action du gouvernement et atteinte à la sûreté de l'État, serait se hasarder », déclare-t-il. Lors d'un entretien téléphonique, dimanche dernier, le président du Sénat a confié qu'il se garde « délibérément », de s'informer sur le sujet auprès des autorités judiciaires, « au risque d'être imputé d'entrave à la séparation des pouvoirs et d'interventionnisme ». Selon un membre de la Chambre haute contacté, par ailleurs, le bureau permanent agit avec des pincettes sur le dossier « pour éviter une forte scission dans l'hémicycle, car l'avis des sénateurs est très divisé sur la question ». Avant, il faudrait d'abord définir les motifs de la poursuite. Garry Fabrice Ranaivoson
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