L’agriculture, le grand souci de la recherche scientifique


1947: l’Institut de recherche scientifique de Madagascar est créé dans le Parc de Tsimbazaza où sont édifiés d’importants laboratoires conformes aux besoins de la science moderne. Son but est de collaborer à la mise en valeur économique et sociale de la Grande île et d’accroitre les connaissances sur sa faune et sur sa flore terrestres et marines, sur son sol et sur ses eaux. « Sans négliger la science pure, base de toute recherche appliquée, l’Institut, depuis sa fondation, a orienté son activité dans un sens essentiellement pratique » (« Revue de Madagascar », Spécial Tananarive, 1952). Il entreprend, en premier lieu, l’étude systématique et précise des sols de Madagascar en vue de leur utilisation agricole. « Le bilan des travaux de pédologie mérite d’être fait : au point de vue cartographie agricole plus d’un million d’hectares sont couverts. » Les cartes en préparation sont accompagnées de notices analytiques détaillées qui faciliteront l’utilisation agronomique des résultats du Mandrare, du Menarandra, déjà publiés. Quant aux cartes de l’Ankaizina, « elles sont (à l’époque) sous presse ». À la demande des services techniques ou des particuliers, les pédologues font des prospections limitées à de petites surfaces présentant un intérêt immédiat. En parallèle, une vaste enquête est entreprise pour améliorer les pâturages. Grâce à la coopération de l’Institut Pasteur, des techniques sont mises au point concernant les variations de la flore bactérienne en fonction de la végétation et des incidents divers qui la modifient. Graines et légumineuses sont également étudiées après sélection. La section d’entomologie de l’Institut s’attache, de même, à l’étude des insectes d’importance économique- les termites, les papillons et hémiptères nuisibles, par exemple-, ainsi qu’à celle des arthropodes médicalement nuisibles, tels que les vecteurs de filaires ou d’hématozoaires. Une section d’Océanographie et de pêches, une section de Biologie végétale et une de Sciences humaines sont déjà créées ou en cours d’organisation. L’Institut étudie, en outre, tous les problèmes intéressant le territoire qui viennent à lui être soumis, comme, par exemple, la destruction des jacinthes d’eau ou l’élevage des poissons culiciphages. Pour faire part des résultats de ses recherches, l’Institut édite plusieurs périodiques, le « Naturaliste malgache », entre autres. De nombreux mémoires et monographies sont également publiés où sont exposés tous les travaux. Par ailleurs, étant en relation avec la plupart des établissements scientifiques du monde, il contribue,  de manière appréciable, au rayonnement de la France dans l’hémisphère austral. Et ce, sous l’impulsion de son directeur, le Pr Millot. Enfin, l’Institut a fait du Parc de Tsimbazaza qui est ouvert au public les jeudis et dimanches, l’une des promenades les plus attrayantes et les plus instructives à Antananarivo. « Les animaux les plus caractéristiques de la Grande île y sont présentés dans un vivarium, tandis qu’y est rassemblée une collection de plantes vivantes malgaches unique au monde. » Pour aider à l’extension et à l’amélioration du Parc de Tsimbazaza, le Dr Henri Poisson crée une Société des amis du Parc zoologique et botanique, filiale de la Société des amis du Museum de Paris. Celle-ci, pour propager le goût des sciences naturelles, organise des excursions, des conférences, des expositions et publie diverses plaquettes et brochures (Rapports annuels, Cahiers…). En 1952, la capitale de Madagascar peut aussi compter l’Observatoire d’Ambohide­mpona qui n’est pas une nouveauté puisque les premières observations météorologiques sont menées par Jean Laborde jusqu’à sa mort en 1878. À la demande du gouvernement français, la mission catholique accepte de prendre cette succession onéreuse. Les Notes y reviendront.
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