Crise économique - La Gastro Pizza essuie ses premières pertes


La plus grande chaîne de restauration rapide du pays, ayant « la pizza » en prédilection à ses débuts, se retrouve en difficulté. La crise sanitaire impacte ses organisations. «Je suis contraint de faire entrer mon personnel en chômage technique », lance de bon matin hier, le président directeur général de la Gastronomie Pizza, Ambinintsoa Andrianaivo. Chef Mbin, comme tous les consommateurs de ses produits l’appellent, affiche sa contrariété sur sa page facebook. « Je suis actuellement confronté à une énorme pression qui me fait penser à mes débuts dans le métier. En 1997, j’étais un simple salarié mais aujourd’hui en 2020, la tendance est inversée et je suis à la place d’un décideur, le dilemme m’est particulièrement lourd à gérer. C’est avec beaucoup de regret que je vais devoir faire entrer en chômage technique 40% d’entre vous », s’est-il adressé à ses salariés. La chaîne de restauration rapide, créée en 2001 par chef Mbin, fait travailler actuellement quelques huit -cents personnes réparties dans plusieurs régions de l’île. Quatre-cent cinquante salariés vont ainsi devoir laisser leurs postes et rester sans salaire durant une durée encore indéterminée. Ceux travaillant dans les régions affectées par la propagation du coronavirus en sont les principaux concernés, notamment Analamanga, Atsinanana et Haute Matsiatra, le dernier chef - lieu de région où la Gastro Pizza a ouvert son vingtneuvième point de vente l’année dernière. Lourd Le capital humain constitue la première richesse d’une entreprise. C’est en ces termes que Chef Mbin a toujours expliqué son leadership dans ce monde de la restauration et de l’hôtellerie. « On se reverra très prochainement et nous espérons que l’Etat va nous aider à passer ce mauvais cap », s’adresse-t-il toujours à ses salariés en chômage technique. Vu les circonstances, l’industriel de la gastronomie a été quelque peu difficile à joindre hier pour plus de détails sur les éventuelles suites à donner malgré la situation de crise. Mais dans de précédents entretiens, l’entrepreneur a confié qu’il n’est pas toujours facile d’entreprendre à Madagascar mais qu’il n’entend pas baisser les bras. Le chef cuisinier de renom avait montré son optimisme lors de l’arrivée de KFC, une chaîne de restauration concurrente. Toutefois, il a présenté certains obstacles du secteur. « L’électricité coûte encore trop cher. Le pouvoir d’achat de beaucoup de consommateurs n’arrive pas à atteindre le niveau attendu dans ce genre de consommation alors que le matériel de cuisine et de restauration coûte cher. Sans parler du prix des ingrédients, le taux du prêt bancaire, la montée en puissance des informels », a-t-il livré il y a quelques mois. En tout cas, les internautes le soutiennent par des mots d’encouragement ou encore par des propositions de mitigation. Constituant un levier de croissance économique, ne serait-ce que pour la création d’emplois, Gastro Pizza enregistre ses premières pertes avec ces fermetures momentanées pour des raisons de confinement. Des mesures qui ne sont malheureusement pas prêtes de tempérer.
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