Médias publics - Le Sénat dénonce une « censure »


Dans une lettre ouverte, le président du Sénat déplore une « censure », contre cette institution par les médias publics. Une affirmation démentie par la ministre de la Communication.   «Censure ». Le mot est utilisé par Rivo Rakotovao, président du Sénat, dans une lettre ouverte adressée à Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture. En objet, la missive signée par le numéro un du Sénat parle d’une « observation sur la pratique de formes de censure au niveau de la RNM [Radio Madagasikara] et la TVM [Televiziona Malagasy] ». Il y est ainsi, rapporté que « des formes de censure sont observées sur les actions courantes de la communication relatives aux activités du Sénat ». En exemple, la lettre ouverte rapporte l’absence de couverture et de diffusion de deux événements organisés ou impliquant le Sénat, en fin avril et début mai. La lettre ouverte de la Chambre haute invoque comme raison probable de ce qu’elle considère comme « une censure », un « ordre strict de ne pas couvrir, de pratiquer l’embargo et de censurer toute communication et activité émanant du Sénat ». Sur sa lancée, la missive ajoute que « s’il est avéré, un tel état de fait constitue une grave entrave à l’exercice normal des attributions de notre institution et pourrait porter préjudice à l’image républicaine de notre pays, sinon à la perception de la conduite actuelle des affaires de l’État ». Démenti Contactée, la ministre de la Communication et de la culture déclare, cependant, qu’elle « dément formellement toute forme de censure contre qui que ce soit, que ce soit institution ou entité ». Lors d’un entretien téléphonique, hier, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo soutient, « à mon niveau, il n’y a aucune intention de ce genre, pareillement au niveau du directeur général de l’ORTM [Office de la radio et télévision Malagasy]». La porte-parole du gouvernement indique qu’elle a fait recouper auprès du directeur par intérim de la TVM et RNM l’existence d’une éventuelle consigne concernant un embargo du Sénat. « Il n’est rien. Je ne m’immisce pas, d’autant plus, dans la rédaction de la TVM et la RNM », ajoute la ministre Rakotondrazafy Andriatongarivo, insistant sur le fait qu’« à mon niveau il n’y a aucune velléité de censure ». La lettre ouverte signée par le président du Sénat fait, par ailleurs, référence au contexte politique comme autre raison probable de « l’embargo », contre le Sénat. Sans le dire, la missive fait référence à l’intention de l’Exécutif de supprimer la Chambre haute. Lors de l’épisode où le pouvoir a mis en marche son initiative de réviser la Constitution, le basculement vers un Parlement monocaméral, en supprimant le Sénat a été l’un des deux principaux arguments martelés. « Quelles que soient les démarches attenantes à une réorganisation de nos institutions et en attendant la concrétisation de projets y relatifs, il convient de relever que le Sénat demeurera contraint d’assumer le rôle qui lui est assigné par notre Constitution », défend, toutefois, la lettre ouverte publiée, hier.  
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