Fermeture d'Analamanga - Les limites des barrages repoussées


L’EMMO-NAT a révisé les positions des dispositifs relatifs au bouclage des circonscriptions mises en quarantaine, comme Analamanga. Les barrages sont placés dans les points limitrophes des régions. Leçon apprise. L’État-major mixte opérationnel national (EMMONAT) décide de repousser la position des barrages sanitaires au niveau des zones limitrophes des circonscriptions bouclées durant cette période d’état d’urgence sanitaire. Cette décision a été prise au cours d’une réunion qui s’est tenue au Toby Ratsiman­drava, hier. La décision prise par l’EMMO-NAT revêt un enjeu de praticité, particulièrement pour la région Anala­- manga. Dans une précédente décision, prise mardi, il a été prévu que les barrages soient dressés dans des localités limitrophes de la ville d’Antananarivo. C’est le cas, par exemple, d’Ambohi­malaza, pour la Route nationale 2 (RN2), ou encore au croisement d’Ambohimanga, pour la RN3, et Anjomakely, pour la RN7. Le dispositif décidé mardi, a rappelé les affres des premiers jours de l’état d’urgence sanitaire. D’autant plus que dans les régions en quarantaine, le travail et les activités économiques suivent leur cours normal. L’an passé, des personnes qui travaillent à Antananarivo et résidentes de la région Analamanga, mais dans des lieux au-delà des barrages sanitaires, devaient quotidiennement montrer pattes blanches avant de pouvoir aller et venir. Cette fois-ci, « les barrages seront dressés dans les lieux limitrophes de la région Analamanga, en tenant compte du fait que des personnes qui travaillent à Antananarivo, résident au-delà des zones de bouclages prévus auparavant », déclare le général Njatoarison Andrianjanaka, commandant de la Gendarmerie nationale, et leader de l’EMMO-NAT. Depuis hier à 8 heures, l’entrée et la sortie de la région Analamanga ont été bouclées à hauteur de Tsinjony, par exemple, pour la RN7. Il s’agit d’une localité se trouvant peu après Analamangapark. Elle sert de frontière entre la région Vakinankaratra et Analamanga. Autres exemples donnés durant la conférence de presse d’hier, pour la RN4, le barrage sanitaire est installé à Ramala. S’agissant de la RN1, le blocus est placé au-delà d’Imerintsiatosika. Toujours durant la conférence de presse, l’EMMONAT a réaffirmé la fermeté dont feront preuve les Forces de défense et de sécurité (FDS), dans l’application des mesures sanitaires édictées par l’Exécutif. « La circulation de personnes entrant ou sortant des régions bouclées est strictement interdite. Seuls les transports de marchandises sont autorisés », rappelle le général Andrianjanaka. Convois funèbres refoulés Les dispositions en vigueur concernant les convois funèbres ont été également rappelées. Les personnes décédées à cause de la Covid-19 ne peuvent pas être transportées hors des circonscriptions bouclées. Pour les décès dus à d’autres causes, seule une attestation émise par le Bureau municipal d’hygiène peut servir de sauf-conduit au niveau des barrages sanitaires. Hier, par exemple, trois convois funèbres, qui n’ont pas eu les papiers nécessaires, ont été refoulés au niveau du barrage de Tsinjovy, sur la RN7. Le commandant de la Gendarmerie nationale réaffirme, du reste, l’intransigeance dont feront preuve les éléments des FDS quant au non respect des gestes barrières, notamment le port de masque. Un geste simple et salvateur face au coronavirus, mais dont ne tient pas compte une partie de la population. Les FDS ont été critiquées pour ne pas avoir réagi face aux attroupements effrayants dans certaines partie d’Antananarivo et à Toamasina, durant le lundi de Pâques. « Nous avons l’habitude des critiques. Nous l’aurions été tout autant, si nous avions utilisé la force pour disperser la foule », réplique le général Andrianjanaka. Le leader de l’EMMO-NAT déplore, l’inconscience et l’indiscipline des citoyens. Selon le commandant de la gendarmerie nationale, les sanctions pour non-respect des mesures sanitaires « ne semblent plus suffire à dissuader les gens ». Il va jusqu’à suggérer un durcissement des sanctions afin qu’elles soient plus dissuasives. L’officier général rappelle, toutefois, que plus que l’usa­ge de la force ou les sanctions pour intimer le respect des mesures sanitaires, « la responsabilité et la prise de conscience de tout un chacun », sont les clés de la victoire contre le virus. Des vertus qui semblent se raréfier, pourtant, en ces temps d’urgence sanitaire.
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