Transport - Raz de marée humaine dans les gares routières


Une marée humaine s’est ruée vers les gares routières pour rentrer en province. Les mesures de confinement n’ont pas été respectées. La gabegie règne en maître dans les gares routières. Andohatapenaka et Fasan’ny Karàna ont été assaillis par des voyageurs, voulant rentrer chez eux après l’autorisation présidentielle. La distance d’un mètre pour éviter la propagation du coronavirus n’était plus respectée. La foule s’entremêlait. Les gens se bousculaient à l’entrée pour recevoir l’autorisation de sortie de la capitale à Andohatapenaka. Un embouteillage monstre s’est dressé en quelques temps sur les axes allant vers ces gares routières. Du côté de Fasan’ny Karàna, les charretiers ont reçu leur gagne-pain comme au quotidien. À part les marchandises et les bagages, les charrettes et les pousse-pousse transportaient également les voyageurs rejoignant la gare routière. La rue était complètement bouchée depuis Soanierana jusqu’à Fasan’ny Karàna comme en temps normal. « C’est le bordel ici. Je crois que même en portant un cache bouche, il est impossible que je ne sois pas contaminée. Les gens sont collés les uns contre les autres. Aucun respect de la distance d’un mètre. Les dockers, les charretiers, les rabatteurs et les marchands ambulants circulent un peu partout. Les transporteurs n’en font qu’à leur tête», souligne Anita accompagnant un membre de sa famille. À Andohatapenaka, la situation n’a pas été maîtrisée selon un voyageur. Il y avait trop de personnes que d’habitude. Le ministère des Transports, du tourisme et de la météorologie a décidé d’annuler l’octroi de l’autorisation de sortie. Les demandes dépassaient les deux mille.

Profit

« Il a été convenu que seules les personnes qui devaient retourner dans leurs régions originaires ou pour retourner à leur travail pouvaient partir. Le matin, nous avons vu que plusieurs personnes sont venues, la plupart veulent rejoindre leur famille dans les régions. Il était impossible de fournir des autorisations pour toutes ces personnes alors nous avons renforcé l’utilisation du manifold. Deux exemplaires pour l’Agence de transport terrestre et pour la coopérative », souligne Joël Randriaman-dranto, ministre des Transports, du tourisme et de la météorologie. Pas de marchandage. Le tarif fixé par les transporteurs ne pouvait être discuté malgré que les frais de taxis-brousse de tous les axes ont doublé ou triplé même. Certaines coopératives, loin des yeux des agents de l’Agence de transport terrestre comme à Fasan’ny Karàna ont profité d’augmenter le tarif fixé au dernier moment. Des voyageurs n’ayant pas prévu la hausse ont dû rebrousser chemin. C’est le cas de Bao Jeanne âgée de 69 ans, une originaire de Manakara. « Je suis arrivée à Fasan’ny Karàna à 4h du matin. J’ai déjà préparé 120 000 ariary pour moi et un membre de ma famille. Vers 10h, le guichet a annoncé que le prix d’une place a augmenté de 80 000 ariary au lieu de 60 000 ariary avec quatre places par rangée au lieu de trois. J’ai demandé si je pouvais partir pour 60 000 ariary mais ils ont refusé. J’ai supplié et a même donné les 15 000 ariary restants sur moi mais ils n’ont jamais cédé », se lamentait-elle. La coopérative concernée a expliqué que le taxi-brousse retourne vide alors il faut augmenter le tarif. Le nombre de taxis-brousse n’est pas suffisant pour tout le monde. Vers 11h30, ils ont été pleins. Les réservations pour ce jour et demain continuent. Des voyageurs décident de dormir devant les guichets pour être au premier rang afin d’éviter la perte de temps et d’argent.
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