Migration du travail - Les appels de détresse se multiplient au Koweït


La troisième vague des ressortissantes malgaches rapatriées de Koweït est arrivée, samedi. D’autres femmes de ménage lancent un appel de détresse. Appel de détresse à n’en plus finir au Koweït. Plusieurs femmes de ménage travaillant au Koweït se sont manifestées pour solliciter à l’état leur rapatriement, depuis l’opération menée par le Chef d’état AndryRajoelina. « Pendant que nous étions en mission au Koweït, une cinquantaine de personnes ont demandé de l’aide sur les réseaux sociaux», rapporte Jeannie Berthina Rafalimanana, chef de service de la Protection et de l’assistance aux ressortissants malgaches à l’étranger auprès du ministère des Affaires étrangères, et membre de la délégation envoyée à Koweït, dans le cadre de cette opération. C’était à l’aéroport international d’Ivato, samedi, lors de l’arrivée de la troisième vague des femmes qui sont revenues au pays. Le nombre de la diaspora malgache au Koweït est de trois mille cinq cents, selon le rapport du ministère de l’Intérieur de ce pays hôte. Mais cette « courte » mission n’a pas permis aux autorités malgaches d’identifier toutes les femmes de ménage qui travaillent dans ce pays du Golf, et encore moins, les détenues et les personnes qui sont encore « victimes de maltraitance » dans leur lieu de travail. Ces dernières seraient encore nombreuses, estimées à une centaine. «Beaucoup souhaitent rentrer. Les unes travaillent encore, d’autres sont en prison ou dans un lieu d’hébergement des personnes en conflit avec leur employeur », affirme Marie, une originaire du Nord de l’île qui est rentrée, samedi. Non recommandé Une autre femme, âgée de 26 ans, qui y a travaillé deux ans et cinq mois parle de son séjour comme un vrai cauchemar. «Le travail a été trés épuisant. Je ne dormais que trois heures par jour, de 3 heures à 6 heures du matin. Je m’occupais de dix enfants. Et je ne mangeais pas à ma faim. On n’a pas payé mon salaire. Je me suis enfuie un bon matin, pendant que mon employeur dormait. Je suis allée dans un centre où, quinze autres Malgaches, trois Ethiopiennes et deux Népalaises ont été hébergées», témoigne-t-elle. Au début de cette décennie, des femmes y ont déjà trouvé la mort. Toutes les dix-huit femmes qui sont rentrées, samedi, n’envisagent pas d’y retourner et ne recommandent à personne d’y aller travailler comme femme de ménage, malgré le salaire très attrayant. On leur a promis un salaire entre 60 et 150 dinar koweïtien (ndlr : 1 dinar koweïtien = 11 832 ariary selon le taux de change du 6 avril). « Le problème de langue et la différence de culture, de religion entre l’employeur et l’employé sont les principaux facteurs du conflit », explique Jeannie Berthina Rafalimanana. Mais toutes n’ont pas eu de problèmes avec leur employeur. « Le travail n’était pas pénible, je recevais mes paies convenablement, mais j’ai décidé de rentrer car j’ai le mal du pays. Mon enfant me manque », témoigne Nirina. Cent seize femmes sont rentrées au pays grâce à cette opération lancée par le Président de la République. Une quatrième vague composée de quatorze personnes est prévue débarquer sur l’île, cette semaine. Des procédures administratives les bloquent encore sur place. Les unes n’ont pas de visa de sortie, d’autres doivent rectifier leurs dossiers qui comportaient des erreurs. Une dizaine ont été refoulées à un aéroport de Koweït, menottées à cause de ces problèmes, la semaine passée. Pour ce qui en est du reste, entre autres, les cinquante femmes au Koweït qui ont lancé un appel de détresse récemment, et celles qui se trouvent en Chine, leur rapatriement n’est pas encore précisé.  
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