Maroantsetra - La police prise à partie


Un nouveau dossier délicat pour la police nationale vient d’éclater, à Maroantsetra. Il rappelle les affaires d’Antsakabary en 2017 et de Fenoarivo en 2018. Épisode 3, après Antsa­kabary et Fenoarivo-atsinanana. Une nouvelle affaire, des plus compromettantes, pour la police nationale a éclaté à Maroantsetra, samedi. La mort suspecte d’un lycéen de 19 ans, retenu au violon du commissariat local, a perturbé la tranquillité de la ville. La foule a mis à feu vingt-deux maisons, dont dix-neuf appartiennent à des policiers. Elles ont été entièrement anéanties par les flammes. Trois autres ont été pillées. Lors de l’échauffourée, la police, a tiré sur un manifestant de 19 ans, l’employé d’un gendarme. Frappée par le projectile en pleine tête, la cible n’a pas survécu. Les gendarmes ont dû disperser les émeutiers à coups de gaz lacrymogène. Le calme est maintenant revenu et les policiers ont repris leurs activités quotidiennes. « Le 5 avril, des personnes sont venues au poste de police, pour déposer une plainte contre la première victime pour extorsion de fonds et cambriolage commis chez elles. Le lendemain, elles l’ont emmenée quelque part. Devant le commissariat, leur suspect a opposé de la résistance et la police a dû intervenir en le mettant en cellule », raconte le chef du commissariat au téléphone, hier. « L’agent de garde m’a avisé que le jeune homme enfermé semblait s’affaiblir et qu’il fallait le conduire à l’hôpital .» Mort suspecte Les informations recueil­lies par la gendarmerie auprès du médecin légiste, ont révélé que le suspect est mort suite à une agression et à des coups violents. « Une de ses côtes aurait même été fracturée », précise notre source. Exaspérée, la famille du jeune homme a ramené le défunt sur un brancard au commissariat, vers 14h30. Elle a réclamé une sanction sévère contre les présumés tueurs. En un rien de temps, une foule s’est formée pour la soutenir. Aussitôt alertés, le chef de district et les gendarmes se sont rendus sur les lieux. Ils ont entamé les négociations, tout en sécurisant le commissariat et la caserne où ont été conduites les familles de policiers. Dans un premier temps, le fokonolona a cédé. Or, à 16h30, un groupe de jeunes a de nouveau assailli le commissariat et obligé les policiers à sortir. Ces derniers ont donc ouvert le feu par peur d’être lapidés. C’est là qu’un émeutier a été tué par balle. En colère, plusieurs centaines de personnes ont débarqué au commissariat pour brûler le local une heure plus tard. Une délégation représentée par les ministres de l’Intérieur, de la Sécurité publique, le secrétaire d’État chargé de la gendarmerie nationale et le commandant de la Gendarmerie nationale est venue à Maroan­tsetra pour suivre de près cette affaire. Une enquête a été ouverte. Ces responsables ont sensibilisé la population locale pour qu’elle fasse confiance à l’État sur les mesures qui seront prises.  
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