Législatives aux Maldives - L'ancien président fait un retour en force


L'ancien président en exil des Maldives, Mohamed Nasheed, a promis, dimanche, de vastes réformes et la fin de la corruption au lendemain de l'écrasante victoire de son parti aux législatives. Le Parti démocratique maldivien (PDM) de Mohamed Nasheed a obtenu plus des trois-quarts des sièges -68 sur 87- au Parlement de cet archipel touristique de l'océan Indien, qu'il dirigea de 2008 à 2012 et dans lequel il ne fit son retour qu'il y a cinq mois, a annoncé la Commission électorale. Mohamed Nasheed s'est engagé à mettre à profit le succès électoral de son parti pour assurer une nouvelle ère de démocratie et de stabilité après des années d'autoritarisme, de crises politiques et de scandales de corruption au sein du gouvernement et du système judiciaire. « Notre premier devoir est d'apporter la paix au gouvernement », dit cet homme de 51 ans devant ses partisans réunis dans la capitale, Malé. Sa victoire représente en revanche un nouveau et cinglant démenti pour l'ex-homme fort des Maldives, Abdulla Yameen, qui avait déjà essuyé une défaite surprise à l'élection présidentielle de septembre 2018. Défaite du PPM Celui-ci est accusé de blanchiment d'argent et de détournement de fonds. M. Yameen ne s'est pas présenté aux législatives. Sa formation, le Parti progressiste des Maldives (PPM), n'est créditée que de quatre sièges. Un autre parti anti-Yameen, le Parti Jamhooree, qui a recueilli sept sièges, et plusieurs candidats indépendants devraient soutenir le PDM, selon des sources politiques. Le taux de participation a été de 80%, a déclaré la Commission électorale. Mohamed Nasheed avait été emprisonné à de multiples reprises et contraint de s'exiler en Grande-Bretagne et au Sri Lanka. Il est rentré dans son pays en novembre 2018, deux mois après la victoire de son adjoint, Ibrahim Mohamed Solih, à la présidentielle, à laquelle il lui avait été interdit de participer.« Le temps des montres Rolex est terminé », lance-t-il, faisant allusion aux accusations selon lesquelles les députés de cet archipel de trois cent quarante mille habitants ont pu être achetés avec des cadeaux de luxe. « Le Parlement que vous avez élu aujourd'hui est intègre », ajoute M. Nasheed, qui a été élu député. « Vous avez voulu réformer (pour) le bien-être général, nous espérons répondre à vos espoirs. » M. Nasheed a également promis que le régime deviendrait une démocratie parlementaire et donc de supprimer le système présidentiel en vigueur depuis 2008, la date de la fin du règne du dictateur Maumoon Abdul Gayoom, le demi-frère d'Abdulla Yameen. Le président Solih avait demandé aux électeurs de lui donner suffisamment de pouvoirs pour enquêter sur les accusations de corruption portées contre M. Yameen. © AFP
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