Journée internationale de la femme - Égalité, résilience et autonomie comme mots d’ordre


Antsirabe accueille la célébration officielle de la journée internationale des droits des femmes, cette année. Un événement placé sous le signe de l’égalité des genres, de la résilience et de l'autonomie des femmes. Empower­ment. Un anglicisme dont la portée est d’amener une personne à l’autonomisation, à avoir la faculté à agir pour améliorer ses conditions sociales, économiques, politiques, écologiques ou autres. Tel est l’objectif des échanges et séries de témoignages qui ont marqué la première étape de la célébration officielle de la journée internationale des droits des femmes, hier, à Antsirabe. « Femme autonome, résiliente et solidaire, reflet de l’égalité des droits et garant du développement durable », voilà le thème national pour marquer la journée internationale des droits des femmes, cette année. Sous la houlette de Mialy Rajoelina, première dame, la célébration officielle prévue à Manakara, au départ, est donc délocalisée à Antsirabe. Depuis hier, la capitale du Vaki­nankaratra, est en effervescence. Avant le climax des événements, ce jour, plusieurs activités auréolent la date du 8 mars. Après une entame par une séance de reboisement, suivie de l’ouverture et visite des stands du salon du savoir-faire au féminin sur l’avenue en face de la Gare d’An­tsirabe, l’entrée en matière de la célébration du 8 mars, hier, a été marquée par les séries de témoignages au gymnase de la capitale du Vakinankaratra. Comme un symbole, huit femmes, de 17 à 63 ans, incarnant l’empowerment, dans différents domaines et différentes régions, se sont succédées à la tribune. « Le 8 mars n’est pas uniquement une fête. C’est une occasion pour échanger, partager des idées, se former, s’entraider, se soutenir », déclare Mialy Rajoelina. Agée de 46 ans, mère de famille et en situation de handicap, Volafarivo Rakoto­nindrina, d’Ambositra, est un exemple de résilience et de détermination. S’étant retrouvée au chômage, lorsque la crise sanitaire a frappé, elle a profité d’une formation pour lancer un atelier de confection de masques, de couches et de serviettes hygiéniques lavables. « J’ai pu diversifier mon activité. Mon objectif, maintenant, est de créer une entreprise où j’emploierai des personnes handicapées », lance-t-elle. « Lorsque nous nous entraidons, lorsque nous sommes solidaires, nous pouvons améliorer notre condition, devenir autonome », ajoute Volafarivo Rakotonindrina. Ayant reçu l’ovation du public, l’histoire de Sina Rasoamanana, 26 ans, mère célibataire, cette résidente à Brickaville, s’est forgée une solide réputation dans la maçonnerie. Une activité qu’elle associe avec la gestion de son épicerie. Je me présente devant vous en tant que femme et mère accomplie (...) Il n’y a pas de travail qu’une femme ne peut pas faire. Concrétisation Jeanne Beanarana, quant à elle, a mené son combat contre les violences jusque sur la scène politique. « J’ai été victime de violences dans mon enfance. Cela m’a amenée à m’engager dans la lutte contre toute sorte de violence que ce soit envers les enfants, les femmes et les hommes. Après avoir œuvré au sein de différentes associations, j’ai pris conscience qu’il fallait entrer dans les sphères de prise de décision pour avoir plus d’impact et changer les choses », indique celle qui a été maire d’une commune rurale dans le district de Sambava de 2005 à 2019. « J’encourage toutes les femmes à en faire autant. J’ai pu le faire, alors pourquoi pas vous? », scande Jeanne Beanarana. Un des points sur lesquels des efforts conséquents doivent encore être faits à Madagascar est, justement, la présence et la participation des femmes dans les processus de conception et les sphères de prise de décision dans différents domaines comme la politique, le social ou l’économie. Princia Soafilira, ministre de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, concède qu’il s’agit d’un axe d’action à renforcer pour une réelle égalité des droits. Dans les discussions en marge des événements d’hier, justement, certaines voix regrettent que, souvent, durant les célébrations des journées des droits des femmes, il n’y a que les projets et activités où les femmes sont actives dans des petites activités artisanales, de main d’oeuvre, ou bien de petites entreprises qui sont exposés. Pourquoi ne pas les aider à voir grand afin qu’elles entreprennent des projets de grande envergure. Mettre en avant des modèles de réussite dans différents secteurs pour inspirer les autres, tout en renforçant l’éducation et la formation pour qu’elles soient autonomes et aient un impact socio-économique non seulement local, mais aussi national ou du moins régional. Les événements à Antsi­rabe esquissent timidement cette idée. La présence des femmes parmi les élites des différents corps au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS), l’entrepreneuriat et le monde des affaires sont, notamment, mis en avant au milieu des stands sur l'avenue de la capitale du Vakinan­karatra. La ministre Soafilira, quant à elle, a parlé de traduction des paroles en acte afin qu’il y ait une réelle autonomisation, une réelle égalité des chances, des opportunités et des droits. Selon la ministre de la Population, la finalisation de la politique nationale pour l’égalité sera une étape majeure pour la concrétisation de cette égalité homme et femme. Comme l’explique Lova Rabetaliana, directrice de la promotion de la femme au sein de ce département, ce document servira de feuille de route à toutes les interventions nationales et internationales en matière d’égalité de genres. Pour l’heure, toutes les actions sur le sujet seraient trop éparpillées. Aussi, les résultats sont relativement mitigés bien que les efforts déployés soient conséquents.
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