Traite humaine - Deux Chinois chassés en plein mariage


Samedi 2 mars, à Ambohibary Moramanga, la police des enquêtes spécialisées a interrompu le mariage des migrantes avec des Chinois et embarqué huit personnes. Raté. Le mariage civil entre migrantes malgaches et leurs fiancés chinois a été bousillé par une arrestation inopinée, samedi 2 mars, à la mairie d’Ambohi­bary, dans le district de Mora­manga. Des hommes du service des enquêtes spécialisées (SES) auprès de la direction de la police à Anosy ont débarqué sur place pour mettre la main au collet de huit personnes, dont deux couples. Elles ont été amenées à Antananarivo pour être soumises à un interrogatoire, l’un après l’autre, pour traite humaine vers la Chine. Trois parmi les suspects arrêtés pendant la cérémonie sont toutes des domestiques recrutées localement pour être expédiées en Chine. Pour y arriver, les deux ont dû convoler avec ces étrangers, puisque l’autre attendait déjà son départ pro- chainement. Ce trio, au cours de ses auditions a été relâché, mais les cinq autres, dont deux Chinois et trois autres femmes présumées cerveaux du trafic, ont été retenus en garde-à-vue. Ces têtes pensantes de l’affaire ont hébergé chez l’une d’elles les jeunes filles attirées en attendant leur vol. « Lorsque tout est prêt, elles organisent la rencontre entre les filles et les Chinois venus exprès à Madagascar. La principale actrice de ces activités criminelles est activement recherchée par la SES depuis deux ans pour la même raison », rapporte le service de l’information, de la communication et des relations avec les institutions (Sicri), auprès du ministère de la Sécurité Publique. Plusieurs migrantes malgaches dont elle était leur expéditrice s’installent déjà en Asie. Cette fois-ci, la police leur a heureusement coupé l’herbe sous le pied. 84 millions d’ariary Pendant l’interrogatoire, les suspects ont avoué que chaque recruteuse perçoit 500 000 ariary par fille et la destinatrice touche deux millions d’ariary. Suivant les informations des enquêteurs, une Malgache se vend à 84 millions d’ariary, soit 150 000 RMB. Les intéressées savent pourtant déjà le triste sort qui attend celles qui sont déjà parties là-bas. « Les prospects chinois viennent se marier avec elles à Madagascar en corrompant des agents de la commune afin de couronner leur mariage. Toute cette étape dans le but d’amener les migrantes à l’étranger qui leur serviront ensuite d’esclaves, parfois sexuelles », a-t-on expliqué.  
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