Mouvement syndical de la Jirama - La grève désintéresse les employés


Les syndicalistes ont menacé de passer à la coupure de l’eau et de l’électricité dans leur mouvement de grève. Cela n’a pas donné l’effet escompté. Effet d’annonce. L’intersyndical de la Jirama a prévenu que la forme de sa grève pourrait aller jusqu’à la coupure de l’eau et de l’électricité, car il n’y aurait plus assez de personnel pour assurer l’approvisionnement, en raison de son action. Mais le mouvement a été peu suivi. Une vingtaine de grévistes ont été aperçus au département technique de Soanierana dans la matinée d’hier. Ils ont incité les employés, bureau par bureau, mais les réponses obtenues laissent déduire que Haja Maminirina, un des leaders du Syndicat autonome des travailleurs (SAT) de la Jirama, est quelque peu désavoué. Les employés ne sont pas sortis pour le suivre. Il n’y eut pas de coupure dans la capitale. Les régions n’ont pas été séduites non plus, aucune plainte de coupure n’a été enregistrée et les employés ne sont pas descendus dans la rue. Haja Maminirina, à la fois membre du Conseil d’administration de la Jirama, persiste que le directeur général de la Jirama doit partir car la société est mal gérée et que des employés ont été licenciés de manière abusive. « Le mouvement ne s’arrêtera pas, mais sera suivi dans les régions à partir de demain et la semaine prochaine. La grève d’aujourd’hui n’est que le début d’une manifestation illimitée », insiste-t-il. Ficelle « Les doléances avancées pour la tenue d’une grève ne revêtent, en aucun cas, un caractère collectif, mais purement individuel à la suite de la rupture de contrat d’un leader syndical, le 6 novembre 2018. L’intérêt collectif n’est pas ainsi justifié», réplique la Jirama. Quatre autres syndicalistes ont été licenciés en 2017 et 2018 dont les charges et motifs de licenciement sont, entre autres, des branchements illicites et trafic de compteurs d’électricité, ou encore des vols de carburant. Par ailleurs, les contrats avec les fournisseurs dont le Syndicat dénonce également, ont été signés respectivement en 2015 pour Jovena, Aksaf et Symbion, et en 2016 pour Enelec. La Jirama rappelle que la procédure de recrutement du directeur général et de quelques directeurs est passée par des appels à candidature en 2017, et non pas par nomination politique. « Le plan de redressement de la Jirama est approuvé par le gouvernement et les bailleurs de fonds. Le taux de rendement de l’électricité a augmenté de 71% en 2018 contre 67% en 2016, et la perte dans la production d’énergie a diminué de cinq points» détaille la Jirama. « J’ai fait parvenir une note demandant deux représentants pour chacun des syndicats Fisema, Fisemare, Malay Misaraka, SAT Jirama, SEMM, SRMM, SEREMA, USAM, TM er SMJ, à venir assister à une réunion avec la Direction générale lundi», indique le DG de la Jirama Olivier Jaomiary. Le ministre de l’Énergie, Vonjy Andriamanga a, pour sa part, souligné hier que la résolution de la crise ne sera possible qu’autour d’une table. Une main politique, sait-on, continue de tirer les ficelles de ce mouvement.
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