Accusation de corruption - Imbiki s’en remet au Président


Réplique. En marge d’une rencontre avec l’ordre des avocats de Madagascar, hier, à Faravohitra, Herilaza Imbiki, ministre de la Justice, a répondu à la vague de polémiques sur les réseaux sociaux dans laquelle il est englué. «Je m’en remets entièrement à la décision du président de la République sur ce sujet», a déclaré le ministre de la Justice, avant de conclure son entretien avec la presse, hier. Pris dans une tornade de polémiques sur les réseaux sociaux, des voix demandent la démission du garde des Sceaux. Surtout qu’une enquête qui pourrait déboucher sur une procédure judiciaire est en cours. Pour ses détracteurs, le statut de garde des Sceaux de Herilaza Imbiki pourrait nuire au bon déroulement de la procédure, étant donné qu’il fait partie des protagonistes de l’affaire. Estimant n’avoir rien à se reprocher, le ministre Imbiki n’envisage vraisemblablement pas de quitter son poste. Il n’a toutefois pas répondu directement à la question, en indiquant juste qu’il s’en remet au chef de l’État. «La vie d’un responsable étatique ne dépend pas des réseaux sociaux. (...) Je ne peux diriger un département ministériel selon ce qui se dit sur Facebook. En tant que responsable étatique, je sers la population malgache», soutient le garde des Sceaux. Enquête Ces derniers jours , Herilaza Imbiki fait l’objet de fortes critiques sur Facebook, en raison de deux conversations téléphoniques dans laquelle il est l’un des interlocuteurs. La première se rapporte, de prime abord, à une tentative d’intervention en faveur d’individus ayant maille à partir avec la Justice. Cet élément sonore n’est toutefois pas net et il est difficile d’assurer s’il s’agit bien de la voix du garde des Sceaux ou non. Le second concerne un accord privé dans laquelle l’une des parties s’est rétractée. À entendre les échanges , cette dernière réclame le remboursement d’une somme déjà allouée. Répliquant à la seconde conversation téléphonique publiée, le ministre de la Justice a indiqué sur sa page Facebook, samedi, qu’il s’agit d’une vente de terrain qui ne s’est finalement pas faite. «Je suis un citoyen malgache, avant d’être un responsable étatique. J’ai 20 ans de carrière au sein de la magistrature et j'ai déjà occupé diverses fonctions à responsabilité qui m'ont permis d’avoir quelques réserves patrimoniales», s’est-il défendu devant la presse, hier. La transaction effectuée porte, toutefois, sur une somme de «deux milliards», qui aurait nécessité un acte notarié, au regard des textes. Sur la question de l’absence d’acte notarié, le ministre Imbiki riposte en indiquant que la procédure de cession du bien n’a pas été finalisée. «Ce qui m’intrigue, c’est pourquoi un accord privé de ce type atterrit sur les réseaux sociaux?», ajoute-t-il. Concernant la première conversation téléphonique, du reste, il avance qu’une enquête est en cours. «Je fais entièrement confiance aux différents responsables qui travaillent en toute indépendance pour faire la lumière sur ce sujet», a-t-il affirmé. Quant à l’éventualité d’une attaque politique à son encontre, il s’en remet aux enquêteurs pour répondre à cette question.
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