Après sa remise en liberté - Mandat d’arrêt contre le député Ludovic Raveloson


Le député élu à Mahabo, surnommé Leva, est activement recherché par les forces de l’ordre. La Justice a émis un nouveau mandat d’arrêt à son encontre. Retour à la case départ. Les tourmentes judiciaires de Ludo­vic Raveloson, dit Leva, député élu à Mahabo vont de rebondissement en rebondissement. À peine a-t-il goûté à sa mise en liberté provisoire, voilà qu’il est activement recherché sur tout le territoire. Un nouveau mandat d’arrêt a été émis contre lui, hier. Recherché. Les sources restent discrètes, jusqu’alors, sur l’autorité judiciaire qui a délivré ce mandat d’arrêt. Il aurait, toutefois, découlé d’une instruction du ministère de la Justice. Selon les informations, tous les démembrements de la gendarmerie nationale et de la police nationale sont avisés de ce mandat d’arrêt contre le député Raveloson. Il est alors, activement recherché, depuis hier. « Il s’agit d’une toute autre affaire que celles pour lesquelles il a déjà bénéficié de deux mises en liberté provisoire », confie une des sources contactées. L’élu de Mahabo serait happé par « sept dossiers ». Outre deux affaires dont-il a bénéficié de deux libérations provisoires, il y aurait entre autres, une plainte pour violence et voies de faits, ainsi que deux plaintes déposées par deux organisations non-gouvernementales con­cernant toujours l’exploitation illicite de ressources naturelles. Ledit Leva a été con­damné à cinq ans de prison ferme, l’année dernière. Il a été reconnu coupable d’abus de fonction, d’exploitation illicite et de transport illicite de produits forestiers dans l’aire protégée d’Antanimena-Menabe. Après plusieurs tentatives, le député Raveloson a finalement obtenu de la Cour d’appel de Toliara, le feu vert pour une mise en liberté provisoire, mercredi. L’élu de Mahabo a déjà bénéficié d’une décision de mise en liberté provisoire dans une seconde affaire où il est accusé de complicité d’homicide. Ayant écopé d’un emprisonnement ferme dans le dossier d’exploitation illicite de produits forestiers, il a toutefois, été gardé en détention. Suspension La seconde mise en liberté provisoire qui lui a été accordée par la Cour d’appel de Toliara, mercredi, lui a finalement permis de sortir de prison. Personnalité influente dans sa circonscription et plus largement dans une partie de la région Menabe, Ludovic Raveloson a pu se faire élire député bien qu’il ait été en détention. Il jouit, également, d’une large surface financière. Un courant d’individus originaire de cette partie du pays a milité pour sa libération depuis quelques mois. Des députés ont aussi rallié sa cause. Ces derniers sont parvenus à faire voter une résolution réclamant sa libération, à l’Assemblée nationale. Au motif du principe de séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la Justice, l’Exécutif a toujours refusé d’accéder à la requête de la Chambre basse. La décision de mercredi a, visiblement, amené les tenants du pouvoir à réagir. À entendre les explications de la ministre Lalatiana Rakoton­drazafy, porte-parole du gouvernement, hier, la règle de subordination du Parquet au ministère de la Justice n’aurait pas été respectée. Il y aurait, également, suspicion de corruption dans la décision rendue, mer­credi. Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), a ainsi été saisi à cet effet, indique-t-elle. Dans l’émission « Tsy ho tompon-trano mihono », diffusée chaque vendredi sur la radio nationale et d’au­tres stations privées dans tout le pays, la ministre de la Communication a affirmé que « le ministère de la Justice a ordonné l’ouverture d’une enquête à Toliara et a dépêché des personnes sur place ». Elle a ajouté que ce département « a aussi, pris la décision de suspendre le procureur général et son substitut général, pour ne pas avoir respecté l’ordre qui leur a été donné, de s’opposer à la mise en liberté provisoire. Au contraire, certains éléments semblent indiquer qu’ils auraient facilité la libération ».
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