Pandémie - De nouvelles mesures après le 10 janvier


L’évolution des statistiques jusqu’au 10 janvier déterminera de la suite des mesures sanitaires à appliquer dans le pays. C’est ce qui ressort des explications du président de la République, hier. Déterminant. Selon Andry Rajoelina, président de la République, le 10 janvier sera décisif quant à la situation sanitaire dans laquelle se trouve Madagascar. « Si le taux de contamination baisse [à cette date] ce sera une bonne nouvelle pour nous à Madagascar », a déclaré le chef de l’État durant un petit déjeuner de presse, hier, au palais d’État d’Iavoloha. Dans le cas contraire, il faudrait s’attendre à un renforcement des mesures sanitaires à appliquer. De prime abord, les autorités souhaitent attendre cette dizaine de jours après les fêtes de fin d’année pour décider des nouvelles dispositions à prendre. Selon Andry Rajoelina, c’est sur la base de cette date du 10 janvier que l’État a décidé de repousser la reprise des cours dans les établissements scolaires et les universités. « Le but est de briser la chaîne de contamination. Les enfants, bien qu’ils soient des porteurs sains en général, transmettent rapidement le virus aux adultes », explique le locataire d’Iavoloha. Ces dernières semaines, des cas d’enfants malades à cause du coronavirus sont toutefois recensés. Durant le conseil des ministres du 15 décembre, il a été décidé de placer les régions Analamanga, Vakinankaratra et Matsiatra Ambony en état de vigilance sanitaire. Une décision mesurée visant à préserver l’économie. Elle mise sur la prise de conscience des citoyens pour éviter une nouvelle explosion des nouveaux cas de coronavirus. Sur le plateau d’une station privée de la capitale, le 30 décembre, Jerry Hatrefindrazana, ministre des Travaux publics, a expliqué que l’Exécutif estime que la population a déjà intériorisé les expériences et les réflexes nécessaires pour éviter d’être contaminée. Le rapport de la situation sanitaire du 25 au 31 décembre est cependant inquiétant. Il fait état de près de deux mille nouveaux cas. Deux cent soixante quinze patients présentant des formes graves et quarante décès. Des cas de coronavirus ont été recensés dans vingt-deux régions. Le comportement d’une grande partie de la population durant les fêtes n’a, par ailleurs, pas rassuré. Les gestes barrières ont été jetés aux oubliettes. Vers un durcissement? Ces derniers jours, toutefois, une certaine prise de conscience et une reprise en main spontanée ont été constatées, notamment, dans la capitale. Dans les rues, les masques reviennent comme accessoires incontournables. Les gels désinfectants et les points de lavage de main avec du savon ont de nouveau le vent en poupe. Les va-et-vient des ambulances deviennent de nouveau incessants. Les informations rapportant des proches ou des connaissances malades et même décédés semblent avoir servi d’électrochocs dans la conscience populaire. L’annonce faite par le président de la République, dans son discours de fin d’année, pourrait avoir fait son effet. « Nous devons nous préparer à affronter une troisième vague », a-t-il déclaré. Le citoyen lambda a tendance à assimiler nouvelle vague de propagation à confinement. Le confinement et ses conséquences socio-économiques sont la hantise de la majorité de la population. Le chef de l’État n’y a pas fait référence durant le petit-déjeuner de presse d’hier. Il a même laissé entrevoir un vent d’optimisme en indiquant, « jusqu’à mercredi, les chiffres tendent à baisser. Certes, il y a encore plusieurs cas de contamination, mais ils sont en baisse par rapport à la semaine des fêtes de fin d’année ». Hier, le Président Rajoelina n’a donné aucune indication sur les éventuelles décisions qui pourront être prises dans les prochains jours. Il pourrait attendre de voir les rapports de la situation sanitaire à la date charnière du 10 janvier. La seule information qu’il a glissée sur ce sujet est que « nous devons nécessairement réduire les vols venant de l’étranger pour protéger la population ». Il est question ici de prévenir l’invasion d’une des variantes virulentes de la Covid-19, vraisemblablement. À l’entendre, par ailleurs, le taux de remplissage des hôpitaux et des CTC-19 pourrait décider des futures mesures prises par l’État. Visiblement, les autorités veulent toujours jouer sur deux fronts dans la gestion de la crise sanitaire. C’est-à-dire, préserver la santé publique, tout en ménageant l’économie. Aussi, le locataire d’Iavoloha recommande que tous ceux qui présentent des symptômes, même d’une simple grippe, « prennent un traitement de choc contre le coronavirus ». Selon le président de la République, en effet, plusieurs personnes qui présentent des complications de leur état de santé, à cause du coronavirus actuellement, ont eu des symptômes de la grippe au départ. Pour éviter de décréter officiellement que le pays se trouve dans la troisième vague de propagation de la Covid-19, l’approche syndromique est à nouveau appliquée. Il s’agit de prescrire le protocole de traitement anti-Covid à toute personne présentant des signes de la maladie. La vaccination est, également, fortement recommandée bien que non obligatoire. Dans le cadre du programme COVAX, des centaines de milliers de doses de différents vaccins contre le coronavirus ont débarqué dans la Grande île ces derniers jours. Seulement, une grande partie de la population semble toujours hésitante à franchir le pas. Les experts nationaux et internationaux martèlent, par ailleurs, que l’arme la plus efficace pour lutter contre la Covid19, à l’heure actuelle, reste le respect des gestes barrières. Reste à voir si la prise de conscience constatée cette semaine chez certains habitants d’Antananarivo fera tache d’huile. Quoi qu’il en soit, en cas de hausse des cas de contamination au 10 janvier, il faudra se préparer à l’éventualité d’un durcissement des dispositions sanitaires.
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