Ambatondrazaka - Un gendarme tente d’abattre un homme chez lui


N’ayant pas eu gain de cause, à la suite d’un différend foncier, cinq personnes ont eu recours aux services d’un gendarme qu’elles ont monnayé pour abattre leur adversaire. Scène ahurissante à Amba­tondrazaka. Mu ni d’un pistolet automatique, un adjudant-chef de la gendarmerie nationale a tiré sur un chef de famille. Cette scène qui fait froid dans le dos s’est produite hier. Le père de famille qui en a fait les frais a été agressé dans son propre foyer. Ayant survécu à la fusillade, il indique que le gradé de la gendarmerie lui aurait signifié qu’il était venu lui régler son compte. Avant d’ouvrir le feu, l’adjudant-chef lui aurait fait savoir que cinq personnes ayant des différends fonciers avec la victime l’ auraient payé pour l’abattre. Se targuant de bénéficier de la protection d’un ministre en exercice, le gendarme se serait montré confiant lorsqu’il a commis l’acte. Très vite alertée, la gendarmerie territorialement compétente a dépêché des éléments pour procéder à l’arrestation de leur frère d’arme. Celui-ci s’est fait cueillir dans la maison même du chef de famille pris pour cible. Sitôt arrêté, il a été placé en garde à vue. Un litige foncier serait à l’origine de cette tentative de meurtre. L’individu blessé par balle a construit une maison en dur sur un terrain faisant l’objet d’un bras de fer avec cinq familles du camp adverse, dont celle du gendarme à la gâchette facile. Impuni Selon les explications du blessé, l’adjudant-chef serait venu à son domicile pour lui dire que les actes de propriété dont il dispose seraient frauduleux. Ayant d’abord fait semblant de vouloir chercher à trouver un terrain d’entente selon les explications de la victime, le gendarme principal hors classe aurait indiqué qu’il a été payé pour tuer et a aussitôt dégainé son pistolet automatique pour ensuite faire feu. Le blessé a été évacué à l’hôpital d’Ambatondrazaka. Sur son lit de souffrant, il a lancé un appel au Président de la République, au Secrétariat d’État en charge de la Gendarmerie Nationale (SEG), au ministre de la Justice, pour que l’acte ne soit pas impuni, ou encore étouffé dans le corporatisme. Le chef de famille blessé par balle est hors de danger. Une accalmie plane au sein des familles impliquées dans ce litige bouillonnant qui a dégénéré en tentative de meurtre. L’individu ayant échappé de très peu à la mort a affirmé son souhait que justice soit fait le plus tôt possible. La signature d’un ordre de poursuite signé par le Secrétaire d’État en charge de la gendarmerie nationale est néanmoins nécessaire pour que l’adjudant-chef incriminé puisse être traduit devant la justice.
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