Tourisme - L’hôtellerie peine à redémarrer


Malgré la reprise, la majorité des établissements d’accueil ont du mal à se relever. Au point mort, la plupart des établissements hôteliers restent embourbés dans la situation difficile que le contexte de pandémie a imposée malgré la reprise des activités économiques. «  En fermant l’hôtel, j’ai eu l’impression de rendre les clefs de ma vie. C’est déprimant de n’être en rien responsable de la situation et de devoir en assumer seule les conséquences, sans préavis » se désole la gérante d’un petit établissement du centre-ville de la capitale qui a dû se résoudre à mettre les clés sous la porte faute de clientèle depuis des mois. Comme elle, de nombreux opérateurs peinent à se remettre en selle après les périodes de confinement. Et même si la reprise a été annoncée, la fermeture des vols internationaux pour le grand public demeure un handicap majeur pour la relance du tourisme en général et de l'hôtellerie en particulier. Après avoir procédé à la mise au chômage technique partiel, à l’épuration des congés, à la mise en demi-salaire et mi-temps des salariés, les employeurs n’ont plus aucun moyen pour subvenir au paiement de leurs charges. Résignation « Cela fait des mois que nous transpirons face aux charges, qui sont devenues beaucoup plus importantes que notre chiffre d’affaires. En premier lieu, notre loyer car nous sommes tenus de continuer à le payer alors que notre taux de fréquentation est réduit de 90% » ajoute notre gérante. Les premiers mois après l’arrêt des vols commerciaux, les chambres étaient surtout fréquentées par les touristes restés bloqués. Aujourd’hui, ce sont les professionnels résidents qui font le choix de laisser derrière eux leur entreprise, et leur vie, pour tenter de gagner de quoi maintenir leur activité à Madagascar jusqu’à ce que les touristes reviennent. En prenant le risque que cela dure encore des mois car force est de constater que ce n’est exclusivement le tourisme local qui sera en mesure de remettre le secteur à flot. Par ailleurs, les grands établissements hôteliers ne trouvent pas leur compte dans la stratégie de promotion du tourisme local prônée par les autorités. «Encore très peu de Malgaches ont les moyens de séjourner dans ces établissements haut de gamme. Bon nombre d’entre ces hôtels sont à l’arrêt aujourd’hui faute de clientèle, en raison de la fermeture des frontières internationales depuis mars» précise Joël Randriamandranto, ministre des Transports, du tourisme et de la météorologie. Dans le site bon plan-tourisme Madagascar, créé par le ministère de tutelle pour renforcer la visibilité des produits touristiques, un peu plus de cinquante établissements répartis dans toute l’île proposent des offres promotionnelles allant jusqu'à -40%. Autant dire que les affaires vont mal pour proposer une réduction à un taux aussi bas. Les plus résilients qui arrivent à survivre présentement et à ouvrir leurs portes sont ceux qui ont pu diversifier leurs activités en ne se contentant plus des hébergements.
Plus récente Plus ancienne