DÉVELOPPEMENT - L’industrialisation de Madagascar en marche


À la tribune de la célébration de la Journée internationale de l’industrialisation de l’Afrique, hier au Novotel, le ministre Edgard Razafindravahy a soutenu les efforts accomplis par Madagascar dans ce sens. Un pupitre de choix. Une occasion qui tombe à point nommé. Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation a dressé hier au Novotel, lors d’un atelier de partage et de sensibilisation sur l’industrialisation, et sur la mise en œuvre de la résolution sur la 3è décennie de développement industriel de l’Afrique, les caps franchis par Mada­gascar et les perspectives à venir sur ce qui est de l’industrialisation du pays, un des principaux axes du Programme émergence Madagascar, PEM. Un atelier organisé par le ministère de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies sur le Développement Industriel (ONUDI). À l’issue de cette journée, l’ONUDI a présenté le rapport mondial sur le développement industriel 2022. Son représentant, Volatiana Rakotondrazafy a souligné que l’industrialisation de Madagascar est en bonne voie. « Il est important de promouvoir l’industrialisation sur notre continent et à Madagascar en particulier compte tenu du retard que nous avons pris. Le constat est simple : nous ne produisons pas assez et nous importons trop. Alors permettez-moi de rappeler notre objectif : passer la contribution de l’industrie au PIB de 15 à 25% en 5 ans, ce qui représente 1,5 milliard de dollars de richesse à créer », a indiqué le ministre Razafindravahy. « Le chemin vers l’industri­alisation sera encore long mais nous avons fait les premiers pas. N’a-t-on pas dit qu’il ne peut pas y avoir d’industrialisation sans énergie. C’est plus que vrai que pour alimenter l’industrialisation, il faut une énergie stable et avec un coût maitrisé. Or la réponse au défi énergétique que nous vivons aujourd’hui se trouve sous notre sol. Nous avons les réserves minières et naturelles suffisantes pour être autonome en énergie et le développement de l’autoproduction est la solution », insiste Edgard Razafindravahy. « La transformation minière fait partie des cinq secteurs prioritaires que nous avons convenus de développer avec le secteur privé. Un exemple de transformation minière qui va transformer notre économie concerne la production de ciment, essentielle dans la construction des infrastructures à un coût maitrisé. Nous en avons besoin pour désenclaver nos régions et connecter notre pays. Je suis heureux de vous dire que la mise en place de cimenterie intégrée avec des intrants 100% locaux est en cours et devra nous permettre non seulement de devenir même exportateur net mais de résoudre en même temps la question énergétique » a-t-il rappelé. Deux grands projets Avant de continuer :« On ne peut évidemment pas parler de transformer les ressources locales si on n’évoque pas l’agri-business. C’est la réponse à l’autosuffisance alimentaire. Ainsi deux grands projets de sucrerie prévus à Vatomandry et à Morondava sont en cours et permettront de couvrir les 120 000 tonnes de besoin en sucre restant dans le pays. Pour la farine, la capacité de production nationale a fortement augmenté depuis quelques années. La prochaine étape consistera à augmenter la valeur ajoutée locale puisque la production actuelle se base encore sur du blé importé. Dans le riz et l’huile alimentaire, il reste des opportunités d’investissement. Nous continuons encore à importer 600 000 T de riz par an et 70 000 T d’huile par an. Il en est de même pour le savon où nous importons encore la moitié de nos besoins. Dans le domaine de la transformation alimentaire, nous avons fait d’importants progrès par exemple dans la fabrication de pâtes alimentaires. La production locale devrait bientôt atteindre 70% de nos besoins. Mais beaucoup restent encore à faire car nous importons encore pour 600 millions de USD de produits alimen­taires (jus de fruit, tomate concentrée, …). C’est autant d’opportunités d’investissement. Pour la production à petite échelle, il est probable que nous ne ressentons pas encore l’impact du projet One District One Factory, mais depuis plusieurs mois maintenant, le Ministère expérimente avec les petites industries locales, l’exploi­tation des zones pépinières industrielles. Une mini-sucrerie à Boeny, une autre dans l’Anosy, une mini-huilerie dans l’Amoron’ i Mania, une autre dans la région de Bongolava, et enfin, un broyeur à manioc à Ambohimahasoa, ont été ins­tallés au cours de l’année, à titre d’expérimentation. Certains ont été concluants, d’autres un peu moins mais cela nous servira à préparer les localités, car à l’heure où nous célébrons la journée de l’industrialisation, 75 unités industrielles sont sur le point d’arriver à Madagascar. Tous ces projets ont en commun de s’appuyer sur le secteur privé car pour réaliser nos ambitions, il nous faut attirer plus d’investissements nationaux et plus d’investissements directs étrangers. C’est pourquoi nous allons poursuivre les réformes pour l’amélioration du climat des affaires et accélérer avec le secteur privé la mise en place des zones d’émergence industrielle pour faciliter l’implantation des nouvelles industries ». Il s’est adressé au secteur privé en concluant son discours : « L’État doit agir pour impulser, pour améliorer le cadre mais c’est vous qui êtes l’acteur principal pour le développement de notre pays. Un Partenariat Public-Privé gagnant, voilà la clé de notre révolution industrielle ! »
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