Conjoncture - Forte présence militaire à Faravohitra


Plusieurs éléments de l’EMMO se sont positionnés à hauteur de Faravohitra, hier. Il s’agirait d’une mesure préventive en raison de l’atmosphère politique ambiante. Dispositif de dissuasion. C’est ainsi que les indiscrétions présentent le scénario qui s’est joué à Faravohitra. Trois pick-up floqués du cigle de l’État major mixte opérationnel (EMMO), blindés d’éléments des forces de l’ordre, essentiellement, de la gendarmerie nationale, s’y sont postés à partir du milieu d’après-midi. « C’est une démarche qui entre dans le cadre de la sécurisation du processus électoral. Les résultats provisoires des communales, à Antana­narivo, seront proclamés lundi. Nous mettons donc, en place un pré-positionnement pour prévenir toute dérive », explique le général Andry Rakoton­drazaka, commandant de la Circonscription interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN), d’Antana­narivo et également, aux manettes de l’EMMO dans la province d’Antananarivo, durant une conversation téléphonique. La proximité du pré-positionnement des éléments de l’EMMO avec le domicile de Marc Ravalomanana, ancien président de la Répu­blique, et chef de file de l’opposition, a toutefois, attisé plusieurs questionnements. Certains pensaient d’emblée à un remake d’une scène d’octobre 2014, où les forces de l’ordre ont brisé les grilles de la résidence de l’ancien chef d’État, afin de procéder à son arrestation. Réunion au By-pass Les contestations du déroulement des élections municipales à Antananarivo, menées par Marc Ravalo­manana et son parti le « Tiako i Madagasikara » (TIM), agitent la période postélectorale dans la capitale. Étant donné le contexte, la présence militaire massive soudaine aux alentours de son domicile a ainsi, intrigué. « Il n’y a aucune raison de l’arrêter. Ce dispositif permet, d’autant plus de renforcer sa sécurité, vu qu’il est une personnalité importante. Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien d’alar­mant », tempère le commandant de la CIRGN. Il ajoute que le dispositif aperçu, hier, à Faravohitra, n’a rien à voir avec l’appel à manifester aujourd’hui, qui circule dans les réseaux sociaux depuis quelques jours. « Je le redis, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Il y a rien d’anor­mal. Il ne faut pas non plus, prendre comme des paroles d’évan­gile tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux », réplique le général Rakotondrazaka, remettant en cause, au passage, la pertinence des appels à manifestation qui circulent sur le web. La présence de pareil contingent des forces de l’ordre dans un quartier relativement tranquille tel que les environs de la résidence de l’ancien président Ravalomanana est, néanmoins, assez inhabituelle pour attirer l’attention. Bien que le commandant de l’EMMO de la province d’Antananarivo essaie de calmer le jeu, la conjoncture politique amène à penser que le dispositif d’hier, soit exceptionnel. L’appel à manifestation qui circule sur les réseaux sociaux s’adressent aux citoyens « pour affirmer leur mécontentement », face à la situation socio-économique. En parallèle, le TIM convie ses partisans à un meeting dans l’enceinte de son siège à Bel’air. Selon les informations, les leaders du TIM comptent montrer les preuves des irrégularités durant les communales et expliquer les raisons de la demande de confrontation des bulletins de vote, durant ce meeting. Dans cette gesticulation politique, une réunion qui se serait tenue, hier, dans un lieu de festivité attenant au By-pass, menant vers Iavoloha, aurait particulièrement, attiré l’attention des autorités. La teneur de cette réunion aurait, selon les indiscrétions, amené à la mise en place du « dispositif de dissuasion », d’hier. Tous les acteurs de cette réunion au By-pass auraient été placés sous surveillance. Pour certains, des « dispositifs de dissuasion », donc, ont été posté de manière assez visible, à proximité de leur domicile « pour les dissuader de tout acte de déstabilisation », chuchote une source avisée.
Plus récente Plus ancienne