Amboasary-Sud - Trois gradés de la gendarmerie abattus


L’adjoint du commandant Faneva, son bras droit ainsi qu’un de ses chefs de poste ont été fusillés hier par deux cents dahalo. Cent cinquante zébus ont été dérobés et trois villageois tués. Coup dur pour les forces de gendarmerie. Trois hommes de tête de la gendarmerie nationale de la région Anosy, sont tombés sous les balles d’une armée de dahalo. Le lieutenant Bien­venu Tovoson Mandimbi­raza, fraîchement désigné adjoint du chef d’escadron Fanevarison Onima­hary, commandant de la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale à Taolagnaro, est tombé sous les balles des bandits de grand-chemin. Le gendarme hors classe, Emmanuel Mandimbilahy, alias Biby Rakaka, bras droit du célébrissime commandant Faneva, a partagé le même sort tragique. Le gendarme principal de première classe Laha Berson Tolivelo, promu chef du poste avancé de Maromby après avoir servi aux côtés des éléments d’élite de l’Unité Spéciale Anti-Dahalo (USAD) à Antampon’i Mahabo Betroka, est lui aussi tombé sur le champ de bataille. Ce heurt meurtrier a éclaté dans la matinée d’hier à Tanam­pirafy Maromby, une localité enfouie dans les montagnes profondes du Nord-Ouest du district d’Amboa­sary-Sud. Échec tactique Sitôt informés de l’hécatombe, le chef d’escadron Fenavarison Onimihary a d’emblée quitté Taolagnaro pour se dépêcher à Maromby. Il a pour mission de ramener les dépouilles mortelles de ses frères d’armes abattus dans le déluge de feu, et de remonter dans la foulée les traces des bourreaux de ses compagnons de combat. C’est une poursuite de troupeau volé, tombé dans l’escarcelle des malfaiteurs dans la nuit de mercredi à jeudi dans la zone tampon d’Esira qui a mal tourné. Brandissant fusils de chasse et armes blanches, la plupart des dahalo ayant frappé portaient des tee-shirts orangés. Alerté que des voleurs de bétail venaient d’insuffler la terreur à Tsivory pour abattre trois villageois et s’emparer de cent-cinquante bœufs, un peloton de gendarmes, posté dans le chef lieu de commune de Maromby a engagé une poursuite. Un double retour en zone de dahalo, dont l’attaque du poste de gendarmerie à Mahaly où des armes ont été subtilisées, ainsi qu’un accrochage ayant secoué Soatanaha Isoanala, pendant lequel un gendarme a trouvé la mort dans un guet-apens de dahalo, a déclenché ce déploiement tactique, ficelé par le prépositionnement d’éléments d’intervention à Maromby. Hier, ce sont les éléments opérationnels, dépêchés sur les lieux pour donner du fil à retordre aux dahalo tant redoutés qui ont fait parler d’eux, qui au contraire se heurtent à un cinglant camouflet. En remontant le sillage des dahalo, la vingtaine de gendarmes, prêts à en découdre, a pris position après contact visuel, pour tendre une embuscade aux malfaiteurs, lorsque leur progression tactique a mal tourné. Pris en tenaille par l’armée de dahalo comptant près de deux cents hommes armés, les gendarmes, pris dans une salve de tirs croisés n’ont pas pu défendre leur position et ont dû se replier. Ils ont été arrosés de balles par les malfaiteurs dix fois supérieurs en nombre. Le bilan fait état de trois morts dans leurs rangs.  
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