MALNUTRITION - Six cents personnes en surveillance alimentaire à Ikongo


La crise alimentaire continue à sévir dans le district d’Ikongo. Beaucoup ont besoin d’appui nutritionnel. L’image d’un enfant très amaigri dans les bras de sa mère, publiée sur le Facebook ce weekend, a choqué plus d’un. Cet enfant a, probablement, perdu beaucoup de poids que sa peau s’est fripée. Il est victime de l’insécurité alimentaire, qui sévit dans le district d’Ikongo après les passages des cyclones Batsirai et Emnati, cette année. Il n’est pas le seul. Des centai­nes d’enfants et d’adultes ont la peau sur les os dans cette région de Fitovinany. Leur principale activité, l’agriculture, a été ravagée par les cyclones. « Six cents mères et enfants de bas âge sont, actuellement, hospitalisés dans les chefs-lieux de commune à Ifanirea et à Tanakambana. Ils souffrent de la malnutrition aigüe. S’ils n’avaient pas été pris en charge à temps, il est certain qu’ils n’auraient plus été de ce monde, en ce moment», lance Chernont Manankavaly, assistant parlementaire du député Jean Brunelle Razafintsiandraofa élu à Ikongo. Plus rien à manger Certains d’entre eux souffrent d’intoxication alimentaire. « Ils ont consommé des plantes non comestibles car ils n’y a plus rien à manger dans leurs villages », explique le maire d’Ifanirea, Mahandre. Ces personnes sont nourries, quotidiennement, avec des aliments qui couvrent les besoins nutritionnels de l’organisme, à savoir, du riz, du lait, des crevettes séchées, des légumineuses, entre autres, grâce aux interventions du ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme. « Lorsque leur état de santé s’améliore, ils quittent le site pour donner de la place à d’autres enfants qui en ont besoin. Il y en a beaucoup», enchaine le maire d’Ifanirea Cette prise en charge sauve des vies, mais ne résoudrait pas le problème nutritionnel global d’Ikongo. Les victimes de l’insécurité alimentaire qui débarquent dans les chefs-lieux de commune ne cesseraient d’augmenter, mais tous ne sont pas admis dans les centres de prise en charge, faute de place. Des enfants déjà pris en charge reviendraient, au bout de quelques temps, car ils n’ont rien à manger, lorsqu’ils rentrent chez eux. D’autres attendraient leur sort dans leur village. « Trop faibles, ils n’arrivent plus à marcher pour rejoindre les centres de prise en charge qui se trouvent à 10, voire, à 20 kilomètres de leurs villages», note Chernont Manankavaly. Les autorités locales demandent l’installation d’un site nutritionnel au niveau de chaque village pour limiter les dégâts mortels. Elles estiment à, au moins, une cinquantaine, les personnes décédées à cause de lamalnu­t­rition, en quelques mois. Les maires d’Ikongo ont dressé, par ailleurs, une demande de semences et d’appui en termes d’élevage, pour aider la population à se redresser face à cette crise alimentaire.
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