Soamahamanina - Un retour à un dialogue inclusif suggéré


Le retrait de la société chinoise n'a pas mis fin au mouvement de contestation de Soamahamanina. En aparté, un vrai dialogue est suggéré. Les compteurs à zéro. Le retrait de la société Jiuxing Mines du site d'exploitation n'a, visiblement, pas calmé les ardeurs des irréductibles habitants de Soamahamanina. Durant les prises de paroles lors de la manifestation d'hier, « l'annulation », pure et simple du permis d'exploitation de l'entreprise chinoise, a été soulevée. Une revendication élargie à l'ensemble des permis attribués pour l'exploitation des carrés miniers dans cette région. Si, emportés par l'émotion du moment, les propos dits dans le porte-voix ont été sans équivoque, en aparté, les villageois sont plus conciliants et avancent qu'une reprise du processus d'exploitation au départ est la solution idoine. A commencer par un vrai dialogue inclusif, justement. « Il faudra pour cela, un vrai dialogue, une table ronde impliquant tous les habitants pour discuter des tenants et aboutissants du projet, nos conditions et des retombées que nous souhaitons pour la commune », soutiennent certains habitants de Soamahamanina. En l'absence de meneur, les irréductibles de Soa­mahamanina se sont, visiblement, organisés autant que faire se peut, pour ne pas manquer leur rendez-vous hebdomadaire de manifestation, hier, étant le troisième. Ils se sont, ainsi, procurés un mégaphone hommes et femmes se sont succédés pour prendre la parole et s'épancher au sujet de l'exploitation minière. Contrairement aux deux précédentes manifestations, aucune rixe ni agitation n'ont entaché la journée d'hier. Les discours ont, toutefois, été, particulièrement, virulents. Intérêt général Plus que la société Jiuxing Mines, les autorités locales, l'Etat central et les forces de l'ordre ont été les principales cibles des blâmes et vilipendes des villageois. « Vous refusez de nous écouter, vous refusez d'engager un vrai dialogue avec nous », ou encore, « l'État ne peut ne pas savoir les risques pour notre environnement. Mais il refuse de nous écouter », ont été scandés, hier. De prime abord, le site d'exploitation ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres du village. Outre les nuisances sonores, une pollution de l'air, voire de l'eau, par la poussière engendrée par les activités, n'est pas à écarter. « L'État ne fait que nous opposer la repression des forces de l'ordre. Nous ne sommes pas des criminels », sont autant de salves verbales lancées, hier. Aussi, la revendication de la libération des cinq manifestants placés en détention provisoire, à Antanimora, est la seconde revendication des irréductibles villageois, martelée, hier. Une fois de plus, la formule, « ces hommes ne sont pas des criminels, ils n'ont fait que défendre leur terre, celle de leurs ancêtres », a été fulminée. Dans un communiqué publié, hier, l'Etat major mixte opérationnel national (EMMO-NAT), s'est défendu en soutenant que « contrairement a ce qui tentent de marteler certains, les forces de l'ordre ne sont pas des forces de repression mais, ne font qu'appliquer la loi ». Blaise Razafitsifitahana, un habitant de Soamaha­manina, a, toutefois, déclaré,: « Comme la société chinoise s'est retirée il fallait juste libérer nos camarades et la question aurait été règlée ». Dans sa missive, l'EEMO-NAT suggère qu'« engager le dialogue avec les autorités locales afin de trouver une solution est, toujours, possible ». Les contestataires déplorent, pourtant, qu'à l'arrivée des chinois, l'élu local et une poignée d'habitants, « ont pris une décision sans tenir compte de l'intérêt général, seulement, de leurs intérêts particuliers ». Lors d'une conversation téléphonique, hier, Carl Andriamparany, directeur général auprès du minitsère auprès de la présidence chargé des Mines et du pétrole a laissé entendre que le retrait de la société Jiuxing Mines n'est pas définitif et a été décidé dans une optique d'apaisement. Ce responsable ministériel indique, toutefois, attendre que la situation, à Soamaha­manina, se calme avant de décider d'une nouvelle démarche à engager. Les irréductibles villageois ont, pourtant, prévenu, hier, avoir l'intention de s'opposer constamment  à toute initiative unilatérale pour la reprise des activités minières. Garry Fabrice Ranaivoson  
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