MAGISTRATURE SUPRÊME - Rajoelina brigue un second mandat


Le président de la République a mis fin au suspense, hier, au palais des sports Mahamasina. C’est devant ses partisans, survoltés, qu’il fait sa déclaration de candidature pour un second mandat. “Vous êtes prêts. Je suis décidé”. C’est en ces mots que Andry Rajoelina, président de la République, a « teasé » sa déclaration de candidature, au milieu d’un discours de plus d’une heure, au palais des sports Maha­masina, hier. C’est dans une salle survoltée et toute vêtue d’orange que Andry Rajoelina a déclaré, “(...) en tant que malgache, pour poursuivre et finir le travail entamé (...) je suis prêt à renouveler mon sacerdoce pour la patrie et à me présenter à l’élection pour être le Président de tous les malgaches, sans distinction (...) Ne laissons pas l’histoire nous juger, mais écrivons en lettre d’or une histoire flamboyante de Madagascar”. Une candidature en réponse à la demande de leaders religieux et traditionnels, d’élus, de ses partisans et “de la majorité de la population”, affirme-t-il. À l’instar de 2018, c’est au palais des sports de Mahamasina que le Président sortant donne le coup d’envoi de sa participation à la course à la magistrature suprême. Tout comme en 2018, c’est juste avant son entrée en scène que son dossier de candidature a été déposé, à la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), par son mandataire. Le choix du palais des sports n’est pas fortuit à entendre Andry Rajoelina. Qu’il s’agit du théâtre où les athlètes malgaches, les jeunes malgaches démontrent leur dévotion, leur abnégation, leur travail et “où ils gagnent”. Dans son allocution, le locataire d’Iavoloha sortant a longuement mis l’accent sur la réussite des porte-fanions de Madagascar lors des Jeux des îles de l’océan Indien. Cette performance historique démontre, selon lui, “que lorsque nous sommes solidaires, unis et faisons front ensemble, nous obtenons la victoire”. Sur sa lancée, le chef de l’État déclame, “j’ai foi en notre peuple. J’ai foi en la compétence et le potentiel de notre jeunesse. Si nous sommes solidaires, personne ne pourra nous barrer la route et les médailles pour développer le pays pleuvront. (...) La joie et le bien-être de la population sont mes médailles d’or”. Soulignant toujours la symbolique du palais des sports, le Président-candidat ajoute, “c’est ici que nous allons écrire une nouvelle page de l’histoire, marquer un nouveau départ. C’est parti, il n’y a plus de retour en arrière”.

Prérogative du peuple

Unité et victoire sont des mots fréquemment dits dans son allocution. “Développons ensemble Madagascar. Qu’importe votre croyance ou votre obédience politique, développons ensemble cette île que nous chérissons”, lance-t-il alors. La composition des figures politiques présentes au palais des sports, hier, va dans le sens de cet appel à transcender les clivages, de prime abord. Aux côtés des membres du gouvernement, des députés et maires, de ses alliés, de ses compagnons politiques de la première heure, ou encore de ses alliés politiques, se trouvent des anciens de l’opposition, des revenants au sein du camp Orange. Les Jean de Dieu Maharante, Virapin Ramamonjisoa, ou encore, Rina Andriamandavy VII ont été aperçus dans l’assistance. Andry Rajoelina a, justement, fait un clin d'œil à sa famille politique en s’excusant des imperfections et des mécontentements. “Continuons les efforts que nous avons déployés”, soutient-il. S’adressant aux mille trois cents maires présents, comme il l’affirme, il assure que durant son second mandat, “plus aucune commune ne sera oubliée”, rappelant au passage que la subvention des communes a été augmentée de 300%. Le locataire d’Iavoloha a également défendu son bilan. Il rappelle que durant les quatre ans et huit mois de son mandat, il s’est appliqué à rétablir la présence de l’État dans chaque district. Ceci, par le biais d'infrastructures “qui répondent aux besoins de la population”. Les écoles, les établissements hospitaliers et centres de santé de base, les infrastructures sportives, comme le stade Barea, qui ont permis d’accueillir les Jeux dernièrement, ont été pris en exemple. Il note aussi les infrastructures routières, sans pour autant occulter que des routes sont fortement endommagées. La réhabilitation de la RN9, ou encore de la RN5A, les travaux en cours sur la RN13, les fonds pour la RN10 qui sont acquis et la fin des travaux de la RN44 ont été soulignés. L’inauguration de la route d’Ambatondrazaka sera, justement, la première sortie publique du Président après l’annonce de sa candidature. “Certains disent qu’il n’ont pas besoin de béton. Mais sans béton, nous n’aurions pas pu édifier toutes ces infrastructures. L’homme debout devant vous a un mental en béton et ne se laisse intimider par personne”, ajoute-t-il. Il enchaîne ainsi en fustigeant “toutes les stratégies déployées” pour empêcher sa candidature. Selon ses dires, “la Constitution m’octroie le droit d’être candidat pour un second et dernier mandat”. Il ajoute que “plus que tout, c’est à la population malgache qu’appartient la prérogative de décider et choisir qui elle veut pour diriger le pays et non pas à quelques personnalités ou groupes de personnes ou des politiciens ou l’opposition”. Il assène, du reste, que “développer un pays n’est pas un jeu. Nous ne pouvons pas retourner en arrière. L’homme qui se tient debout devant vous est éprouvé et expérimenté”.
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