Voyage pontifical - Le pape François arrive dans la sobriété


C’est dans la simplicité et l’humilité qu’il incarne que le pape François a foulé le sol malgache, hier. À l’image du Saint-Père, la population lui a réservé un accueil à la fois sobre et jovial. Émerveillement. Un sentiment qui a submergé la foule amassée sur les bords de la route allant de l’aéroport d’Ivato, à la nonciature, Ivandry, pour accueillir le Pape François. Un sentiment qui a été perçu dès sa descente de l’avion. Tout de blanc vêtu, le souverain pontife a débarqué sur le tarmac de l’aéroport d’Ivato à 16 heures. Une certaine euphorie s’est doucement installée au sein des autorités politiques, des représentants des fidèles et des gens de la presse venus l’accueillir. La chorale chargée d’habiller de ses chants et ses gestuels l’arrivée du Saint-Père, mettait déjà l’assistance dans l’ambiance en entonnant en chœur la chanson officielle de cette visite pontificale. Toute cette agitation s’est tue, toutefois, dès l’atterrissage de l’avion. L’ensemble des personnes présentes a soudainement retenu son souffle. Un silence s’est installé durant près de cinq minutes, jusqu’à ce qu’une des portes de l’aéronef ne s’ouvre et que la silhouette du Saint-Père ne s’esquisse derrière l’un des gardes suisses. « Enfin le voilà », « oui, c’est bien lui », « il est vraiment là », sont les mots accompagnant les soupirs de quelques-uns dans l’assistance, brisant alors, le mutisme ambiant. À sa descente de l’avion, le Saint-Père a été accueilli par Andry Rajoelina, président de la République, et son épouse. Aux côtés du couple présidentiel, il y a avait Anja Andriamanantena, et Norvé Lahiniriko, deux enfants qui ont eu le privilège d’offrir un bouquet de bienvenue au Pape François. Estomaquée par l’émotion, probablement, et à l’instar de l’assistance, la chorale qui entonnait ses chants avec ferveur, quelques minutes avant, a eu du mal à donner de la voix. Liesse mesurée Après la cérémonie d’État à Ivato, le Pape François a tout embarqué dans la papamobile. Une Karenjy Mazana II, customisée pour l’occasion. Bien qu’apparaissant fatigué, le souverain pontife est resté debout tout le temps qu’il a passé sur la papamobile. Dès sa sortie du salon d’honneur, les religieux, les scouts et même les dizaines de journalistes, émus pour certains, impressionnés pour d’autres, ont tenté de croiser le regard du Saint-Père, d’avoir rien qu’un hochement de tête de sa part, d’immortaliser l’instant avec des photos, des selfies, des séquences vidéos. « Chanceux, privilégié, béni », sont les mots de certains de ceux qui ont pu voir le Pape François de près. Une foule agitant des drapeaux aux couleurs blanche et jaune du Vatican, l’accueillait dès les premiers mètres hors de l’enceinte de l’aéroport. À partir de 13 heures, plusieurs centaines de personnes se sont amassées sur les côtés de la route allant de l’aéroport à la nonciature, en passant par Tsarasaotra. Une foule qui s’est peu à peu gonflée jusqu’au passage du Pape François. Si l’émotion a pris le dessus à l’aéroport, le Pape François a pu apprécier l’élan populaire autour de sa visite, le long de son chemin jusqu’à la nonciature. À l’euphorie des uns et à la ferveur des autres, il a répondu par des sourires, des saluts et des bénédictions. Une joie sobre, mais sincère s’est lue sur son visage. Cette liesse mesurée a été ressentie à quelques endroits de l’itinéraire papal. La présence massive des forces de l’ordre qui dressaient un épais cordon de sécurité le long des trottoirs, de crainte de débordement a, visiblement, intimidé et inhibé les joies de certains. De crainte de revivre l’harassant épisode du retour des Barea, certains ont préféré rester chez-eux et suivre l’événement à la télévision. Plusieurs téléspectateurs ont, ensuite, affirmé leur regret sur les réseaux sociaux, d’autres ont partagé leur émotion. La classe et le professionnalisme avec lesquels la télévision nationale a retransmis et commenté l’événement, y a été pour beaucoup. Cette fois-ci, elle était à la hauteur du rendez-vous. Taisant les inquiétudes et les appréhensions, l’accueil du Pape, réglé comme un papier à musique, s’est déroulé sans accroc.  
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