Elections - Démission hypothétique du Président


Le compte à rebours est proche du terme. Les péripéties de ces derniers jours motivent, pourtant, des incertitudes quant à la démission présidentielle. Démission ou pas démission ? À l’approche de l’échéance, la question agite le microcosme politique. La Constitution prévoit que « le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles doit démissionner de son poste soixante jours avant la date du scrutin présidentiel ». Un prescrit bétonné par la décision de la Haute cour constitutionnelle (HCC), le 25 mai. « Le Président de la Répu­blique en exercice qui se porte candidat à l’élection présidentielle de 2018 démissionne de son poste soixante jours avant la date du 1er tour du scrutin », souligne le point 10 de cette décision. Dans l’épisode de son rendez-vous, diffusé sur sa page Youtube, vendredi, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, a déclaré « (…) je le confirme aujourd’hui, que je démissionnerai avant les élections, tel que la loi l’exige ». Le chef d’État a ajouté « le problème ne viendra pas de moi qui ai été élu de façon démocratique, en 2013 », a ajouté le Chef de l’État. Coup de théâtre, pourtant, hier soir. Une information a circulé indiquant que le locataire d’Iavoloha aurait fait part à Christian Ntsay, Premier ministre, son intention de ne pas quitter son poste. Un précédent Une information confirmée par une source proche du dossier. Un proche collaborateur du chef du gouver­nement affirme, cependant, le contraire et dénonce « une désinformation ». Du côté d’Iavoloha, les indiscrétions rapportent que le Président de la République aurait fait ses adieux aux membres du gouvernement lors du conseil des minis­tres d’hier. Une première depuis, plusieurs semaines, toutefois, le communiqué de presse du Conseil ne rapporte pas l’entrée en matière prononcée par le locataire d’Iavoloha. L’épisode où il a fait part de son intention de démissionner du gouvernement a, pourtant, été rapporté à la presse. Des candidats à la présidentielle et personnalités politiques demandent le report du calendrier. Les conditions devant assurer un processus apaisé et des résultats acceptés de tous ne seraient pas réunies. L’absence de confiance envers la Haute cour constitutionnelle (HCC) et la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est, aussi, soulevée. En faisant part de son intention de ne pas démissionner au Premier ministre, le Président aurait soulevé comme motif ses appréhensions vis-à-vis de la HCC et la CENI. Les invectives de la presse présidentielle et de ses soutiens sur les réseaux en réaction à l’avis de la HCC la nature juridique du décret portant convocation des électeurs, pourrait ainsi, ne pas être fortuite. Les manœu­vres de ces derniers jours tendent à préparer à une éventuelle volte-face du Président de la République. Refuser de démissionner serait, pourtant, anticonstitutionnel. Cela pourrait, aussi, porter préjudice à sa candidature. Les textes sont, cependant, muets sur pareil scénario. Il y a eu, toutefois, un précédent. Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, alors candidat à la présidentielle, en 2013, a refusé de démissionner « jusqu’à la clarification des points litigieux ». Il a requis le report de l’élection à la Cour électorale spéciale (CES). L’absence d’apaisement, « le climat d’incertitude fait peser un risque majeur à la stabilité du pays », ou encore, « garantir le maintien de la paix sociale », ont été les arguments soulevés par l’ancien chef d’État. Échéance le 9 septembre Soixante jours. La Constitution, confirmée par la HCC soutient que la démission du Président de la République, candidat à sa propre succession se fait « soixante jours », avant la date du scrutin. Le premier tour de la présidentielle est fixé au 7 novembre. Contrairement aux affirmations d’une partie de l’opinion publique, l’échéance pour la démission est le 9 septembre et non pas le 7 septembre. Il s’agit de compter en jour et non pas en mois.
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