Soutien aux vulnérables - Suspension de la distribution du Vatsy tsinjo


Le gouvernement va réorganiser la distribution du Vatsy tsinjo. Des descentes seront réalisées pour identifier les ménages nécessiteux. Reculer pour mieux sauter. Après la bavure dans la distribution des Vatsy Tsinjo, soutien alimentaire aux plus vulnérables à Antananarivo, cette semaine, l’État décide de mettre les choses à plat . Le gouvernement a annoncé hier au cours d’une conférence de presse la suspension de la distribution de produits de première nécessité pendant quatre à cinq jours. Elle reprendra à partir du 11 août, selon le gouverneur d’Analamanga, Hery Rasoamaromaka. La raison es t bien évidemment la grande confusion dans le liste des bénéficiaires objet de plusieurs réclamations et de mécontentement. Hier, dans plusieurs quartiers de la capitale, on était au bord de l’émeute de la faim. C’était le cas à Ambolokandrina, Androndra, Ilafy...La foule en voulait aux distributeurs, aux Sefo fokontany. La situation pourrait dégénérer si on continuait à persister dans cette voie. Le gouvernement a choisi de stopper l’hémorragie pour ne pas envenimer la situation dans une conjoncture tendue où tout le monde a les nerfs à vifs. Une enquête sera menée ainsi pour tirer au clair la situation. Chaque ministère, accompagné par des autorités locales, fera des descentes pour identifier les ménages qui peuvent bénéficier de ces aides sociales. « Les cibles sont les foyers qui n’ont plus de source de revenus. À cause du confinement, certaines personnes, que ce soit des habitants de la ville ou ceux de la campagne, ne peuvent plus travailler », précise Lucien Ranarivelo, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Recensement Certes, ces manifestations ne sont pas allées loin, elles ont été vite maîtrisées, mais elles ont montré à quel point la situation actuelle est tendue et dangereuse. Beaucoup ont perdu leur emploi et ne mangent plus à leur faim, suite à cette crise sanitaire. Plusieurs ménages sont, en situation de précarité. Tout est ainsi à revoir et à refaire dans l’organisation. Il va falloir revenir à la source du problème en l’occurrence les carnets fokontany. Le désordre dans l’organisation de la distribution des aides sociales tient son origine dans l’imperfection de ces documents, véritable passeport de chaque habitant d’un quartier. Depuis quelque temps , le carnet fokontany n’a plus d’autre valeur que celle de servir d’une fiche de contrôle des devoirs d’un habitant. C’est devenu un document facultatif étant donné qu’un habitant peut vivre plusieurs années dans un fokontany sans disposer de cette pièce. Voilà pourquoi il y a des individus dans le dénuement total qui n’ont jamais bénéficié d’aucun soutien de l’État faute d’un document permettant de l’identifier et de connaître son statut social. Le carnet fokontany est pourtant un document précieux autant pour l’économie que pour la vie citoyenne. Le remplacement des carnets du fokontany, annoncé il y a quelques jours par Andry Rajoelina, Chef d’État, s’avère impératif. Ils sont vitaux pour régler les maux de la société. Le recensement à effectuer dans les prochains jours, dans le cadre de ce soutien aux vulnérables, va aboutir à la digitalisation des registres des fokontany. La liste des bénéficiaires sera établie à partir de ce recensement. Une base de données sera mise en place pour enregistrer les données recueillies. La distribution des vivres s’effectuera à partir d’un logiciel. « Ceci permettra de déterminer ceux qui ont déjà bénéficié des aides, de combien de tonnes de vivres nous avons encore besoin », indique Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines. Le Vatsy tsinjo sera distribué aux ménages vulnérables des grandes villes des six provinces, ainsi que ceux des districts de Fenoarivo Atsinanana, d’Ambatondra­- zaka, de Moramanaga, de Nosy Be, d’Antsirabe I. « L’attroupement dans les bureaux de fokontany ne sera plus nécessaire. Chaque ministère prend en charge de l’identification des bénéficiaires dans tous les secteurs », assure le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa. Les ménages qui ont encore des sources de revenu, notamment, les fonctionnaires, sont incités à ne pas recevoir ces vivres. Ceux qui ont déjà bénéficié du « Tosika fameno », ne seront plus inscrits dans la liste des bénéficaires.
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