Santé infantile : Plus de la moitié des enfants non vaccinés


Une enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS) relative à la santé infantile a été réalisée en 2018. Le taux de couverture vaccinal est très faible, selon ses résultats. Une épidémie de maladies évitables, comme la rougeole, la poliomyélite, et d’autres encore, pourrait surgir ou ressurgir à tout moment. Les enfants non vaccinés sont trés nombreux, selon les résultats de l’enquête par grappe à indicateurs multiples (MICS), réalisée en 2018. Que 41 % des enfants âgés entre 12 et 23 mois et ceux entre 24 et 35 mois, au moment de l’enquête, ont reçu les doses de vaccins de base comme le BCG, la Polio3, le DTC3, la rougeole. Et le pourcentage des enfants complètement vaccinés est encore plus préoccupant : 33 % et 32 %. « Une épidémie est à craindre lorsque le nombre d’enfants non vaccinés est très élevé. C’est ce qui explique, entre autres, la recrudescence de la poliomyélite en 2014 et 2015 et la rougeole, l’année dernière», a expliqué un médecin, hier. Cette même enquête indique que Sava, Ihorombe, Atsimo Andrefana, Menabe et Atsimo Atsinanana sont les régions avec le plus faible taux de couverture vaccinal. À Ihorombe, par exemple, il n’y a que 4 % des enfants âgés entre 24 et 35 mois qui sont complètement vaccinés. Beaucoup de villageois dans ces régions n’ont même pas accès aux soins dans les centres de santé de base. Soit, ils habitent une zone très enclavée dans laquelle l’infrastructure de santé n’existe même pas, soit l’insécurité fait rage, poussant les agents de santé à fuir leur lieu de travail, soit leur centre de santé n’est pas équipé de matériel de conservation de vaccins. Mais même dans les régions où l’accès au soin n’est pas problématique, le taux de couverture vaccinal laisse à désirer. Seulement 52 % des enfants de 12 à 23 mois sont immunisés, par exemple, à Analamanga. Le taux de couverture vaccinal national doit être au moins de 90 %. Écart Un grand écart est constaté entre les rapports administratifs et les résultats de cette enquête réalisée par l’Institut national de la Statistique (Instat), avec l’appui technique et financier des bailleurs comme le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), la Banque mondiale, et l’Agence américaine du développement international (Usaid). « Nous enregistrons un taux de couverture vaccinale de 90 %. Nous ne pouvons pas affirmer que les résultats de cette enquête sont vrais ou faux. En tout cas, une autre enquête s’effectuera prochainement. Et nous allons aussi apporter des améliorations dans le rapportage des données ainsi que dans l’identification des enfants à vacciner, notamment les nouveau-nés», souligne le Dr Bodo Ramamonjisoa, directeur du Programme élargi de vaccination auprès du ministère de la Santé publique. Selon un spécialiste de la vaccination, pour renverser cette situation, l’État ne doit plus dépendre des bailleurs. « Il doit s’investir dans les commandes, et dans l’acheminement. Et ce n’est pas tout, les sensibilisations ne sont pas suffisantes. Il faut augmenter le niveau d’éducation de la population », conclut-il.
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