Retour vers le foutoir


Un vent de panique souffle sur les hautes sphères du pouvoir. En témoignent et en attestent ces hypothèses répandues sur les réseaux sociaux. Selon lesquelles des opposants au régime, toutes tendances confondues, fomenteraient un coup d’État. Leur objectif serait de se débarrasser du Président de la république, Andry Rajoelina. Incapable, selon eux, de mener à bien la lutte anti-coronavirus. Ils lui reprochent aussi d’avoir commis un acte blasphématoire sur un patrimoine national, le Rova d’Antananarivo, par la construction du Colisée qui a poussé sous l’ombre du palais de la reine dans l’enceinte de Manjakamiadana. Des noms ont été cités parmi les initiateurs de la présumée théorie du complot. Craignant d’être envoyés à la Maison de force de Tsiafahy pour atteinte à la sûreté de l’État, les « prévenus » ont tenu à démentir ces accusations formulées contre eux. Même si les déclarations incendiaires de Marc Ravalomanana, pleines d’insinuations, à chacune de ses sorties médiatiques, auraient prêté à confusion sur cette atmosphère politique des plus étouffantes. D’autant qu’à quelques heures du défilé militaire du 26 juin sur l’Avenue de l’indépendance, le Conseil des ministres virtuels a décidé de remplacer le Chef de la garde présidentielle et nommer le colonel Ruphin Zafisambo directeur du cabinet militaire du Premier ministre Christian Ntsay. Deux informations passées sous silence par la presse locale. Radio France Internationale, dans l’édition « Afrique Midi » après la parade militaire à huis-clos, a beaucoup abondé dans le sens des sous-entendus sur l’impressionnant dispositif de sécurité autour du Président de la république Andry Rajoelina à Analakely. Pour, « officiellement endiguer la propagation du coronavirus » précise RFI. Or, quelques jours plus tard, le nombre des contaminés, des formes graves, des morts du coronavirus dans la capitale a pris une proportion exponentielle. Mieux vaut « tare » que jamais, les autorités, un peu affaiblies par ce concours de circonstances prévisible par le « retour à l’anormal » de la vie au quotidien, ont décidé de réactiver les mesures strictes de confinement au début de la crise sanitaire, le 21 mars, pour la région Analamanga. Comme l’interdiction aux taxis-be, supports par excellence pour véhiculer le virus, de circuler. Laissant un boulevard les taxis, seuls autorisés à travailler. Mais qui peut se permettre de ce petit luxe du quotidien. Il reste à savoir l’efficacité de ces restrictions. Le 21 mars, le pays n’a enregistré que trois cas avérés importés atteints du coronavirus. Aujourd’hui, les données statistiques liées à la Covid- 19, ont eu le temps d’arpenter une courbe en cloche. Avec des pics toujours inconnus, avant une éventuelle descente. Au final, qui serait assez courageux et téméraire pour prendre la destinée du pays, par un acte anticonstitutionnel, dans sa situation actuelle. Alors que les lendemains s’annoncent aussi plus incertains que jamais. Car, ce reconfinement va briser l’élan à peine amorcé de la relance économique. Avec ses conséquences sociales souvent désastreuses.
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