Projet de code de la communication - La reprise des consultations sollicitée


Les journalistes et les patrons de presse ont confié au système des Nations Unies la mission de convaincre l’Exécutif d’ajourner l’examen et l’adoption du projet de code de la Communication. Ils ont présenté eux-mêmes cette requête devant les députés, hier. Reprendre le processus. Une réunion des différentes parties prenantes à l’élaboration de l’avant-projet de code de la communication organisée par le système des Nations Unies a reconnu hier « la nécessité de reprendre le dialogue entre l’Exécutif et les autres parties prenantes avant tout examen et adoption du projet de code ». La transmission de la requête en ce sens auprès de l’Exécutif a été confiée aux bons soins du Système des Nations Unies, « la seule entité que les autorités semblent aujourd’hui daigner écouter », comme l’a souligné Lalatiana Rakotondrazafy, directrice de la radio Free FM à Tsimbazaza, devant les députés, hier. Invités par l’Assemblée nationale à « partager leurs préoccupations avec les députés » au cours d’une séance d’échanges avec des représentants du gouvernement, hier après-midi, les représentants des journalistes et des patrons de presse ont préféré insister sur « la nécessité d’ajourner l’examen du projet de code par l’Assemblée nationale en vue du dialogue ». « Avec les amendements apportés par le gouvernement au projet de loi, c’est l’esprit même de la loi qui a changé », a souligné Joël Ralaivaohita, journaliste en ligne et responsable auprès de la MBS. « Nous ne discuterons donc pas du fond ni du contenu de la loi », a résumé chacun des journalistes ayant pris la parole au cours de la rencontre, à la grande déception, voire frustration, des députés présents. « Nous vous faisons l’honneur de vous inviter à venir discuter avec nous pour partager avec nous ce qui vous fait mal, nous serions déçus si vous ne nous donniez pas la possibilité de vous entendre et de vous écouter », ont, de leur côté, martelé les députés, tentant de convaincre les journalistes à revenir sur leur décision. Mais ce fut peine perdue. Souveraineté Même les provocations à peine voilées d’Andrianjato Vonison Razafindambo, minis­tre chargé de la Commu­nication, et de Jean Jacques Rabenirina, ministre chargé de la Culture, n’ont pas réussi à emmener les représentants des journalistes à aborder le contenu du projet. Pour l’heure, les journalistes et le groupement des éditeurs de presse d’information (Gepimm) attendent la réponse des autorités exécutives auprès desquelles le système des Nations Unies devrait intervenir pour que l’examen du projet de loi soit ajourné. « Nous avons frappé à toutes les portes capables de présenter notre requête auprès du gouvernement, et le Programme des Nations Unies pour le développement qui a contribué au financement des travaux de consultation des parties prenantes en fait partie », a expliqué Iloniaina Alain, journaliste indépendant, sur les chaînes des radios participant au mouvement Miara-manonja, répondant à ceux qui reprochent aux journalistes de recourir, une fois de plus, à des étrangers pour résoudre des questions purement nationales. La question de la souveraineté du pays a justement été évoquée, hier, par les députés qui ont regretté que les journalistes et les patrons de presse aient fait appel au système des Nations Unies, tout en refusant de discuter avec eux. Après avoir soutenu que la Communauté internationale semble être la seule entité écoutée par les autorités, Lalatiana Rakotondrazafy a rappelé que pour faire passer la loi auprès de la Commission chargé de l’examiner, le gouvernement lui-même n’a pas hésité à invoquer le financement du Fonds monétaire international (FMI) comme enjeu de l’adoption dudit projet. Un enjeu pourtant clairement démenti par le FMI (voir article en p.5). Lova Rabary-Rakotondravony
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