Bras de fer État-Journalistes - Les étrangers pris à témoin


Le FMI assure que le déblocage des fonds du programme FEC n’est en rien conditionné par l’adoption ou pas du code de la communication. Aucun impact. Que l’Assemblée nationale adopte ou pas le code de la communication, cela n’affectera point la décision du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Dans une mise au point envoyée par courrier électronique, le représentant résident à Madagascar de cette institution de Bretton Woods, Patrick Imam, a précisé que « la question du Code de la communication n’est pas du tout du ressort de notre institution et va même au-delà de notre mandat ainsi que de nos compétences qui consistent principalement à veiller sur la stabilité macroéconomique et financière de nos pays membres ». Répondant à ceux qui avaient fait le lien entre l’adoption du nouveau code de la communication et le futur programme de Facilité élargie de crédit (FEC), Patrick Imam martèle que « l’adoption ou non dudit code n’aura aucun impact sur l’approbation ou non du programme de Facilité élargie de crédit (FEC) par notre Conseil d’administration ». Comme à leur habitude, les autorités ont mis en avant les exigences des bailleurs pour faire passer le projet de loi contesté. Un procès verbal (PV) des travaux de commission à l’Assemblée nationale, citant le ministre de la Communication, de l’information et des relations avec les institutions, Andrianjato Razafindambo, indique notamment que « les autorités ont obtenu un accord de principe avec le FMI suite à l’adoption par le Sénat du projet de code de la communication ». « Nous obtiendrons l’accord final avec le FMI dans les deux prochains mois dès que cette loi est adoptée », aurait ajouté le ministre. Le PV de la réunion souligne même les propos d’Andrianjato Razafindambo faisant état « du danger qui guette le pays en cas d’ajournement de l’examen du projet de loi ». Conditions Ne souhaitant pas non plus associer son nom au bras de fer opposant les professionnels des médias avec les autorités, l’Union européenne n’a pas manqué de mettre en avant la souveraineté de Madagascar. « Il appartient aux instances malgaches de trouver une entente sur le Code de la communication », a souligné sur sa page Facebook la Délégation de l’Union européenne, hier. Le communiqué a néanmoins rappelé que « pendant la réunion de dialogue politique au niveau du Premier ministre tenu le 4 juillet à la Résidence d'Allemagne, l'UE a exprimé ses préoccupations sur le projet de loi portant sur le Code de la communication médiatisée tout en respectant la souveraineté de Madagascar ». Malgré sa volonté de ne pas intervenir, l’Union européenne a toutefois rappelé son « attachement au droit à la liberté d'opinion et d'expression, qui joue un rôle essentiel dans une société démocratique ». « Une presse libre, tant en ligne qu'hors ligne, est un élément indispensable d'une société démocratique », poursuit le communiqué. Au même titre que la gouvernance, le respect des libertés et des principes démocratiques figurent parmi les conditions des décaissements des fonds de l’Union européenne. Les professionnels des médias eux-mêmes, dans leurs arguments, n’ont pas hésité à mettre en avant l’importance du respect de la liberté d’expression dans les critères des partenaires techniques et financiers. Bodo Voahangy
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