Message de pentecôte - Le FFKM pourfend la proposition de loi sur l’ITG


Il fallait s’y attendre. Dans son message à l’occasion de la fête de Pentecôte, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), a accordé deux paragraphes au sujet de la proposition de loi sur l’Interruption thérapeutique de grossesse, ITG. Comme il fallait s’y attendre, il a dégommé sans ménagement le texte. Dans cette missive publiée vendredi où un paragraphe est consacré à la conjoncture politique, le FFKM réaffirme son “opposition catégorique”, à la proposition de loi sur l’ITG et se dit “intransigeant et ferme”, sur la question. Dans ce message où elle n’hésite pas à souligner son statut “d’éducateur et d’enseignant pour avoir des citoyens et hommes d’église modèles”, l’Église met un coup de pression sur les décideurs politiques et les parlementaires. Qualifiant l’objectif de la proposition de loi de “meurtre d’enfant”, le FFKM demande sans ambages au Parlement de le mettre à l’index. Dans son message publié vendredi, le FFKM soulève l’argument selon lequel la proposition de loi sur l’ITG serait contraire aux valeurs et à la culture malgache. Un des motifs qui a amené le bureau permanent de l’Assemblée nationale à ne pas inscrire le texte initié par la députée Masy Goulamaly, dans la proposition d’ordre du jour de l’institution. L’autre raison est l’enjeu électoral. Selon l’élue de Tsihombe, l’équipe au perchoir de la Chambre basse aurait soulevé le risque que l’opposition farouche du FFKM à son texte puisse avoir des conséquences électorales. Sauver la vie de la femme Sur les réseaux sociaux, la sortie du Conseil œcuménique au sujet de la proposition de loi sur l’ITG a donné lieu à de vives réactions. Certaines sont particulièrement violentes, à l’instar des mots crus utilisés par le FFKM dans son message de Pentecôte. D’autres réactions, plus mesurées, regrettent que l’objectif du texte sur l’ITG soit mal compris, ou probablement, délibérément dévoyé. Elles soutiennent que le but de la proposition de loi est de sauver des vies, contrairement aux affirmations de ses détracteurs. Sur sa page Facebook, Eric Andrianasolo, président de l’ordre des médecins, a publié une synthèse de la proposition de loi sur l’ITG. “L’interruption de la grossesse pour motif médical est autorisé pour sauver la vie de la femme si elle est menacée par sa grossesse (interruption thérapeutique de la grossesse), ou si le fœtus présente des risques de malformations graves (interruption médicale de la grossesse)”, rappelle la publication. En l’état actuel de la législation, toute intervention mettant fin à une grossesse à risque pour la vie de la mère est pénalement répréhensible. La culture malgache privilégie, pourtant, de sauver la mère lorsqu’une grossesse ou un accouchement est à risque. La publication du président de l’ordre des médecins donne, également, la liste des cas pathologiques où l’ITG est autorisée, selon la proposition de loi. Elle rappelle, par ailleurs, “qu’en dehors de l’urgence”, l’ITG nécessite une autorisation délivrée par une autorité judiciaire compétente, après avis de deux médecins et le consentement éclairé de la femme.
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